Myélome multiple et temporalités
Par Jean-Pierre Mérel (CHU de Montpellier)Article commenté :
A défaut d'"après" : myélome multiple et temporalité
Alice Polomeni
Psycho-oncologie (2014)- 8 : 84.88
Parce qu'il conserve un pronostic toujours défavorable et une
incidence particulièrement négative sur la qualité de (sur)vie des
patients, les répercussions psychiques du myélome multiple et le vécu de
la temporalité chez les sujets qui en sont atteints apparaissent
significatifs.
C'est ce que montre l'auteure sur la base d'un rappel des connaissances médicales cliniques et thérapeutiques concernant cette hémopathie maligne et ses retentissements habituels physiques, psychiques et psychosociaux.
Durée des symptômes, manifestations intermittentes de la maladie, incurabilité et inexorabilité du pronostic caractérisent le myélome multiple. Ce qui conduit Alice POLOMENI à s'interroger sur l'ambigüité du terme de chronicité appliqué au cancer, notion dont le discours médical fait une victoire du savoir scientifique sur la maladie mais qui émousse tout espoir de guérison pour le patient.
Autre paradoxe soulevé par l'auteure : qu'en est-il de l'"après" ? S'il existe un "après" le diagnostic qui installe le sujet dans la durée de la maladie, il n'y a pas d'"après" la maladie dès lors que le pronostic est létal, la part d'incertitude se limitant à la durée.
Un cas clinique très significatif vient soutenir les interrogations et réflexions ainsi ouvertes sur la question cruciale du rapport au temps dans la maladie cancéreuse, étayées par une bibliographie dense et pertinente.
Il n'y a pas une mais des temporalités :
- temps chronologique (scansion, durée, passé, présent, etc.),
- temps de l'après-coup du traumatisme (répétition, réitération),
- temps de l'inscription inconsciente (temps logique de Lacan),
autant de "figures" du temps à travers lesquelles se décline, pour chaque patient, le bouleversement de la représentation du temps qu'opère la maladie.
Parce que l'expérience singulière de la maladie, entre espoir et crainte, entre incertitude et anticipation, se déploie dans la temporalité propre à chaque patient, en décalage avec du temps médical des soins, il est important de saisir le moment "opportun" (Kairos), où il serait possible d'aider le patient à passer de la répétition à la remémoration, de l'imaginaire au symbolique, du silence à la parole.
C'est ce que montre l'auteure sur la base d'un rappel des connaissances médicales cliniques et thérapeutiques concernant cette hémopathie maligne et ses retentissements habituels physiques, psychiques et psychosociaux.
Durée des symptômes, manifestations intermittentes de la maladie, incurabilité et inexorabilité du pronostic caractérisent le myélome multiple. Ce qui conduit Alice POLOMENI à s'interroger sur l'ambigüité du terme de chronicité appliqué au cancer, notion dont le discours médical fait une victoire du savoir scientifique sur la maladie mais qui émousse tout espoir de guérison pour le patient.
Autre paradoxe soulevé par l'auteure : qu'en est-il de l'"après" ? S'il existe un "après" le diagnostic qui installe le sujet dans la durée de la maladie, il n'y a pas d'"après" la maladie dès lors que le pronostic est létal, la part d'incertitude se limitant à la durée.
Un cas clinique très significatif vient soutenir les interrogations et réflexions ainsi ouvertes sur la question cruciale du rapport au temps dans la maladie cancéreuse, étayées par une bibliographie dense et pertinente.
Il n'y a pas une mais des temporalités :
- temps chronologique (scansion, durée, passé, présent, etc.),
- temps de l'après-coup du traumatisme (répétition, réitération),
- temps de l'inscription inconsciente (temps logique de Lacan),
autant de "figures" du temps à travers lesquelles se décline, pour chaque patient, le bouleversement de la représentation du temps qu'opère la maladie.
Parce que l'expérience singulière de la maladie, entre espoir et crainte, entre incertitude et anticipation, se déploie dans la temporalité propre à chaque patient, en décalage avec du temps médical des soins, il est important de saisir le moment "opportun" (Kairos), où il serait possible d'aider le patient à passer de la répétition à la remémoration, de l'imaginaire au symbolique, du silence à la parole.
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