Translate

Sunday, June 8, 2014

Sans escarre, les soins sont plus doux

Paris, le jeudi 5 juin 2014 - Sur le site de l’Agence régionale de Santé (ARS) d’Ile de France, ce mardi 3 juin, un compteur affiche 20 564 : c’est le nombre de patients à risque qui n’ont pas constitué d’escarre depuis octobre 2013, début de la campagne « Sauve ma peau, maîtriser le risque d’escarres » dans cette région.

Les complications de l’immobilisation prolongée sont à l’origine de souffrances pour le patient et sa famille et elles coûtent cher à la collectivité : les escarres sont parmi les principaux « évènements indésirables associés aux soins » caractérisés par un coût élevé : 136 millions d’euros en France en 2007, un surcoût de séjour hospitalier estimé à 4500 euros, et un allongement de la durée du séjour de 9,8 jours. En 2004, une étude de l’association PERSE (Prévention Education Recherche Soins Escarres) estime à 9 % la prévalence annuelle de cet évènement souvent évitable (et si culpabilisant pour les soignants).
Les premières recommandations pour la prise en charge des escarres datent d’une conférence de consensus de l’Agence nationale d’évaluation en Santé (ANES) en 2001. PERSE est le promoteur de nouvelles recommandations en 2012. A cette date, l’ARS IDF avait déjà choisi cette thématique et commencé à travailler avec les établissements sanitaires et médico-sociaux…

Effleurage

Aujourd’hui, les médecins et surtout les patients d’Ile de France sont "chanceux" : sur l’impulsion de l’ARS, 220 établissements de la région se sont engagés dans une démarche qualité qui inclut cinq bonnes pratiques :
-  Evaluer et réévaluer le risque d’escarre : surveillance régulière pour une détection précoce.
-  Pour le patient à risque : changer de position régulièrement et utiliser les supports adaptés (coussins, matelas…).
-  Traiter l’escarre dès la rougeur.
-  Former les professionnels et éduquer les patients et leur entourage.
-  Assurer une prise en charge pluridisciplinaire (infirmières, médecins, aide soignantes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciennes, diététiciennes, etc.).

Les partenaires de ce programme se rencontrent régulièrement et mettent en commun leurs moyens, notamment sur le site de l’ARS IDF. On y trouve par exemple un document à l’intention des familles décrivant l’ « effleurage », technique simple de massage doux des talons que peuvent réaliser les proches pour participer à la prévention. Les professionnels y partagent aussi leurs grilles d’évaluation, et on y décrit les dix commandements de l’escarre dont : « l’appétit tu stimuleras » ou « l’incontinence tu préviendras ».

Tout le monde gagne

Si on se livre à un petit calcul simple : le compteur, à bientôt 9 mois du début de la campagne dépasse les 20 000 ; on a estimé à 60 000 le nombre de franciliens souffrant d’escarres : 33 % ont donc déjà été épargnés ; à ce rythme c’est près de 45% des escarres qui seront évitées sur un an de campagne. Avec une économie de 16 632 000 euros… et de combien de souffrances ?
De quoi inspirer d’autres régions.
Blandine Esquerre

No comments:

Post a Comment