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Friday, June 6, 2014

Motifs des réhospitalisations après gastrectomies totales pour cancer de l’estomac

Le cancer de l’estomac (KE) est la 2ème cause de mortalité par cancer dans le monde. En dehors des résections muqueuses endoscopiques, la chirurgie en est le seul traitement à prétention curative. Les réhospitalisations (RH) à plus ou moins long terme après gastrectomie totale (GT) ont été peu étudiées malgré leur impact sur la qualité de vie, et les auteurs sud-coréens ont comblé cette lacune.
Ils ont repris les dossiers de 102 KE vus à un stade précoce et traités par GT entre 2002 et 2009. Quinze malades sont décédés d’autres causes dans les 1ers jours postopératoires. Parmi les 87 survivants, 22 ont été réhospitalisés (21,6 %), certains plusieurs fois (31 RH). Ces 31 RH peuvent être divisées selon leur date : 5 avant 1 mois, 7 entre 1 et 3 mois, 4 entre 3 et 12 mois, 15 après 1 an. Tous les malades avaient eu une GT avec curage lymphatique étendu, et rétablissement de la continuité par anastomose œsojéjunale sur anse en Y. Dans les suites, la sonde nasogastrique avait été bannie, le champ opératoire drainé par des drains aspiratifs, une ingestion de quelques gorgées d’eau a été autorisée à J3,  une alimentation liquide à J4 et la sortie vers J8 en l’absence de symptômes anormaux.
Les malades ont été suivis deux, puis une fois par an, sur la clinique, la biologie (marqueurs), la fibroscopie, la radiographie (scanner et pet-scans). La cause la plus fréquente de RH (5 cas, tous dans la 1ère année) a été la sténose de l’anastomose œsojéjunale ; après 1an, c’est l’iléus paralytique (3 cas) ; la plupart des opérés n’ont eu qu’une RH, mais l’un d’eux en a subi 7, et trois autres 2. Le plus souvent, la maladie donnant lieu à la RH a pu être traitée de façon conservatoire, sous fibroscopie ou radiologie interventionnelle, mais une réintervention a été nécessaire 5 fois (occlusion aiguë du grêle, hernie interne, etc.)
Si on compare les 22 malades RH et les 80 non RH, on constate que les premiers ont beaucoup plus souvent des pathologies associées (12/22, soit 55 % vs 24/80, soit 30 %). En revanche, ni les complications, ni les récidives ne varient significativement entre les 2 groupes, non plus d’ailleurs que la survie globale ou spécifique à 5 ans (toujours autour de 95 %). Quant aux facteurs de risque de RH, le seul qui soit significatif  (mais seulement en analyse univariée) est la présence de pathologies associées.
Dr Jean-Fred Warlin
Références
Kim Y-D et coll. : Readmissions following elective radical total gastrectomy for early gastric cancer: a case-controlled study. International J Surg., 2014;12:200-204.

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