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Thursday, June 19, 2014

Bons résultats carcinologiques du curage lymphatique sous vidéoscopie dans les mélanomes

Le curage lymphatique est souhaitable pour les mélanomes, surtout d’épaisseur intermédiaire, lorsque la biopsie d’un ganglion sentinelle est positive, car il améliore la survie spécifique. Cependant, il n’est pratiqué que dans 1 cas sur 2, du fait, semble-t-il des complications pariétales auxquelles il donne lieu lorsqu’effectué par voie ouverte (VO) : déhiscence de la plaie, infection, nécrose. Sa pratique sous vidéoscopie (CIV) à 3 trocarts permettrait d’améliorer la situation en autorisant le prélèvement d’un nombre équivalent de ganglions avec des suites immédiates plus simples. Mais qu’en est-il des résultats carcinologiques ? Les auteurs ont comparé les résultats à 2 ans des opérés sous CIV (2008-2012) avec ceux de malades opérés par VO et par le même chirurgien (2005-2012), pour des mélanomes avec métastases ganglionnaires inguinales (suspectées sur la biopsie du ganglion sentinelle positive ou les résultats de l’aspiration à l’aiguille fine de ganglions palpables).
Tous les patients ont été inclus, y compris ceux qui ont subi simultanément un curage pelvien (toujours par VO) et ceux dont la voie d’abord a été convertie (classés CIV en intention de traiter). Ils ont eu le choix éclairé de leur voie d’abord. Seuls les malades VO ont eu une transposition d’un lambeau du muscle couturier. Les malades sont sortis en règle à J1 avec un drain, dont le débit ralenti a autorisé l’ablation.
Les 2 cohortes comparées, de 40 malades chacune, étaient similaires en termes d’âge, sex ratio, ethnie, obésité, tabagisme, etc. Il en était de même pour la localisation du mélanome (80 % au niveau des membres inférieurs), son épaisseur (indice de Breslow de 3 mm en moyenne), la présence à son niveau d’une ulcération (plus de la moitié), ou les images de mitose. Quatre cas de CIV (10 %) ont dû être convertis (déhiscence lors de l’insufflation, difficultés anatomiques, hypercapnie). Le nombre de ganglions prélevés (13 en moyenne) a été le même par les 2 voies d’abord, mais on a trouvé davantage de ganglions sentinelles positifs par CIV, alors que le nombre d’adénopathies envahies s’est avéré voisin par les deux méthodes. La durée de conservation du drain et celle du séjour ont aussi été comparables.
En revanche, le taux des complications, notamment infection ou nécrose, a été significativement abaissé sous CIV (47 vs  80 %).
A long terme (recul moyen de 19 mois pour la CIV et de 34 mois pour la VO), on constate une équivalence de la survie moyenne et de la survie spécifique. De même, les taux de récidives (27 et 30 %) sont du même ordre, quel que soit le site de ladite récidive.
Avec de meilleures suites immédiates et un pronostic lointain similaire, le curage inguinal sous vidéoscopie paraît être la méthode de choix.
Dr Jean-Fred Warlin
Références
Martin BM et coll. : Oncologic outcomes of patients undergoing videoscopic inguinal lymphadenectomy for metastatic melanoma. J Am Coll Surg., 2014; 218: 620-627.

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