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Tuesday, November 18, 2014

Prédire les rechutes tardives après 5 ans d’hormonothérapie (HT) : analyse combinée des études ABSCG8 et ATAC utilisant le ROR score (Prosigna)

Par Florence Dalenc (Institut Claudius Regaud- Toulouse)
Article commenté :
Prediction of late recurrence after 5 years of endocrine treatment: a combined analysis of patients from the Austrian Breast and Colorectal Cancer study Group 8 and Arimidex, Tamoxifen alone or in Combination Randomized Trials using PAM50 Risk of Recurrence score.
Sestak I, Cuzick J, Dowsett M et al.
J Clin Oncol. 2014 Oct 20. pii: JCO.2014.55.6894.


A l’heure où la durée de l’HT adjuvante est remise en question, il apparaît essentiel de pouvoir identifier les patientes les plus à risque de rechute tardive afin de ne pas donner des traitements inutiles à celles qui n’en ont pas besoin et d’être plus convaincu du bénéfice individuel pour améliorer l’observance.
Plusieurs signatures moléculaires sont actuellement développées pour répondre à cette question : le Breast Cancer Index, l’Endopredict test et le ROR (Risk Of Recurrence) score. Ce dernier est un test décentralisé réalisable sur paraffine. Le ROR score est calculé selon un algorithme qui combine la signature génique, le sous-type intrinsèque, la taille de la tumeur (≤ 2cm ou > 2 cm) et un score de prolifération.

Sestak et al. viennent de publier les résultats évaluant l’intérêt du ROR score dans la prédiction du risque de rechute tardive à distance chez 2.137 patientes ménopausées, ayant participé aux études  ATAC et ABCSG8.
25% avaient un envahissement ganglionnaire axillaire initialement. Toutes avaient une tumeur RE+ et 1974 une tumeur HER2neg. Aucune n’avait reçu un traitement adjuvant par chimiothérapie.

Cent quarante huit (148) rechutes à distance tardives ont été observées après un suivi médian de 10 mois. Si l’on considère l’ensemble de la population, le ROR score permet d’identifier les patientes à faible risque de rechute à distance tardive (2.4%; IC95% [1.6-3.5]), représentant plus de 50% (n=1183) de celles i) à risque intermédiaire, X 3.3 par rapport à celles à bas risque (HR =3.26 ; IC95% [2.07-5.13]) et ii) de celles à haut risque X 6.9 (HR =6.9; IC95% [4.54-10.47]), qui représentent à peine 20% de la population initiale (n=416).
Pour le sous-groupe des patientes pN-, la valeur du ROR score persiste. Il identifie celles qui sont à faible risque de rechute à distance tardive de celles à risque intermédiaire (HR =3.75 ; IC95% [2.19-6.41]) et à haut risque (HR =5.49 ; IC95% [2.92-10.35]).
Enfin, il est important de noter que le ROR score apporte des informations additionnelles chez toutes les patientes (pN+ et/ou pN-) par rapport au CTS (Clinical Treatment Score) basé sur des critères pronostiques « classiques » (pN, pT, âge, grade, type d’HT).

En conclusion, ce test pourrait nous aider à identifier les patientes à risque de rechute à distance tardive, pouvant potentiellement bénéficier d’une HT prolongée au-delà de 5 ans. Plusieurs questions demeurent cependant. Par exemple, les résultats seraient-ils les mêmes chez les patientes qui ont reçu une chimiothérapie adjuvante ?

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