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Thursday, November 27, 2014


Fin de vie : les propositions du député Alain Claeys

Le député PS Alain Claeys avance la possibilité d'une "sédation profonde et terminale jusqu'au décès", pour améliorer la loi sur la fin de vie.

Fin de vie : le député Alain Claeys (PS) fait des propositions pour améliorer la loi Leonetti.
Fin de vie : le député Alain Claeys (PS) fait des propositions pour améliorer la loi Leonetti. © Jacques Demarthon / AFP

"Nous proposons que dans des situations où le patient est atteint d'une maladie incurable, où son pronostic vital est engagé à court terme, si le patient souhaite mourir, alors il y a, d'abord, la possibilité de l'arrêt de tout traitement de survie", explique Alain Claeys

"Ensuite, nous proposons la possibilité d'une sédation profonde et terminale jusqu'au décès, et dans un délai non déraisonnable", poursuit-il. "Nous ne décidons pas du moment où la personne va mourir, nous l'aidons", ajoute le député. "Certains vont dire que notre texte est de l'euthanasie déguisée, d'autres l'inverse. Ce débat n'est pas le nôtre", dit-il encore. "Nous allons proposer un dispositif où le médecin a un cadre, et le patient pourra avoir une fin de vie apaisée."

Texte remis le 10 décembre au Premier ministre

Dans une interview jeudi au quotidien Libération, Alain Claeys souligne que le projet de texte, qui doit être remis le 10 décembre au Premier ministre, évoque "pour la première fois" la possibilité "d'une sédation forte dans le but d'aider à mourir". Le texte laisse de côté la question du suicide assisté. "Si, pour ma part, je n'y suis pas hostile, nous avons voulu, avec Jean Leonetti, rester dans une démarche commune", précise Alain Claeys. Le projet entend par ailleurs "rendre contraignant les directives anticipées" de fin de vie.


La loi Leonetti, mal comprise et mal appliquée

"Avec Jean Leonetti, notre position est claire : les souhaits du patient doivent être respectés." Il dispose enfin "très clairement que l'alimentation et l'hydratation artificielles sont des traitements, et peuvent être arrêtées". Les propositions des deux députés pourraient prendre la forme d'un projet de loi ou d'une proposition de loi. "Nous souhaitons que l'exécutif prenne le relais, mais en même temps il se peut que cela prenne la forme d'une proposition de loi. Ce sera à voir", indique Alain Claeys. La loi Leonetti, qui depuis 2005 régit la fin de vie, permet déjà l'administration d'antidouleurs dans certains cas bien précis au point d'"abréger la vie", mais elle reste mal comprise et mal appliquée par les médecins. Elle ne prévoit pas en revanche un "droit à la sédation" pour les malades en phase terminale.

Le Point - Publié le

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