Traitement et survie des patients présentant une tumeur de vessie non infiltrant le muscle de haut risque récidivante
Rapporté par Thomas Seisen (Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris) d’après la communication :
Treatment patterns in patients with recurrent high-risk bladder cancer
Treatment patterns in patients with recurrent high-risk bladder cancer
E. Ballon-Landa et al.
AUA 2014, Orlando, 16-21 mai 2014
La cystectomie radicale précoce a été proposée en alternative au traitement conservateur avec instillations endovésicales de BCG pour la prise en charge des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle (TVNIM) de haut risque mais il s’agit d’une décision difficile à prendre pour la plupart des urologues compte tenu des conséquences importantes sur la qualité de vie de ces patients présentant une maladie encore superficielle. Le caractère récidivant des TVNIM de haut risque pourrait cependant constituer un argument supplémentaire afin de proposer un traitement radical chirurgical précoce mais une étude épidémiologique analysant les données de la SEER database aux Etats-Unis a rapporté une pratique contraire des urologues. Au total, 4521 patients ont été inclus dans cette étude rétrospective dont 2694 (59,6%) avaient présenté plus d’une récidive au cours de leur suivi. Malgré une augmentation significative du taux de mortalité à 5 ans et 10 ans pour les patients présentant une (4,3% et 6,9%, respectivement), deux (6,1% et 9,7%, respectivement), trois (8,6% et 13,7%, respectivement) et plus de quatre (9,9% et 15,7%) récidives, la cystectomie radicale était de moins en moins proposée.
En effet, les patients présentant plus de quatre récidives étaient plus fréquemment traités par radiothérapie (18,0% vs 12,1% ; p <0,01) ou chimiothérapie (6,7% vs 4,2% ; p<0,01) qu’en cas de récidive unique alors que la cystectomie radicale était significativement plus réalisée chez les patients présentant seulement une récidive (12,1% vs 9,7% ; p=0,03) (Tableau 1). Après un nombre de récidives ≥ 4, seul 25% des patients se voyaient proposer un traitement curatif invasif mais l’analyse en sous-groupe des patients de bon pronostic défini par un âge < 70 ans et un score de Charlson à 0 montrait que 43% d’entre eux avait bénéficié de ce type de traitement.
En conclusion, peu de patients présentant une TVNIM de haut risque récidivante étaient traités par cystectomie radicale alors que leur pronostic était plus péjoratif. Il semblerait donc que la prise de décision concernant le traitement radical précoce soit elle-même précoce puisqu’au-delà d’une récidive, la cystectomie radicale était de moins en moins proposée. Selon les résultats de cette étude, le caractère récidivant des TVNIM de haut risque constitue sans nul doute, une indication de cystectomie radicale précoce et ce malgré la tendance inverse des pratiques.
Figure 1 : Répartition des différents traitements invasifs des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle de haut risque récidivantes en fonction du nombre de récidives.
AUA 2014, Orlando, 16-21 mai 2014
La cystectomie radicale précoce a été proposée en alternative au traitement conservateur avec instillations endovésicales de BCG pour la prise en charge des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle (TVNIM) de haut risque mais il s’agit d’une décision difficile à prendre pour la plupart des urologues compte tenu des conséquences importantes sur la qualité de vie de ces patients présentant une maladie encore superficielle. Le caractère récidivant des TVNIM de haut risque pourrait cependant constituer un argument supplémentaire afin de proposer un traitement radical chirurgical précoce mais une étude épidémiologique analysant les données de la SEER database aux Etats-Unis a rapporté une pratique contraire des urologues. Au total, 4521 patients ont été inclus dans cette étude rétrospective dont 2694 (59,6%) avaient présenté plus d’une récidive au cours de leur suivi. Malgré une augmentation significative du taux de mortalité à 5 ans et 10 ans pour les patients présentant une (4,3% et 6,9%, respectivement), deux (6,1% et 9,7%, respectivement), trois (8,6% et 13,7%, respectivement) et plus de quatre (9,9% et 15,7%) récidives, la cystectomie radicale était de moins en moins proposée.
En effet, les patients présentant plus de quatre récidives étaient plus fréquemment traités par radiothérapie (18,0% vs 12,1% ; p <0,01) ou chimiothérapie (6,7% vs 4,2% ; p<0,01) qu’en cas de récidive unique alors que la cystectomie radicale était significativement plus réalisée chez les patients présentant seulement une récidive (12,1% vs 9,7% ; p=0,03) (Tableau 1). Après un nombre de récidives ≥ 4, seul 25% des patients se voyaient proposer un traitement curatif invasif mais l’analyse en sous-groupe des patients de bon pronostic défini par un âge < 70 ans et un score de Charlson à 0 montrait que 43% d’entre eux avait bénéficié de ce type de traitement.
En conclusion, peu de patients présentant une TVNIM de haut risque récidivante étaient traités par cystectomie radicale alors que leur pronostic était plus péjoratif. Il semblerait donc que la prise de décision concernant le traitement radical précoce soit elle-même précoce puisqu’au-delà d’une récidive, la cystectomie radicale était de moins en moins proposée. Selon les résultats de cette étude, le caractère récidivant des TVNIM de haut risque constitue sans nul doute, une indication de cystectomie radicale précoce et ce malgré la tendance inverse des pratiques.
Figure 1 : Répartition des différents traitements invasifs des tumeurs de vessie non infiltrant le muscle de haut risque récidivantes en fonction du nombre de récidives.
Date de publication : 17-05-2014
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