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Tuesday, May 27, 2014

Incidence des complications autres que l’incontinence urinaire ou la dysfonction érectile après prostatectomie ou radiothérapie pour cancer de la prostate : une étude de cohorte
Par Franck Bruyère (CHU Bretonneau, Tours)
Article commenté :
Incidence of complications other than urinary incontinence or erectile dysfunction after radical prostatectomy or radiotherapy for prostate cancer: a population based cohort study
Nam RK, Cheung P, Herschorn S et al.
Lancet Oncology 2014 ; 15 : 223-31


La littérature est riche concernant l’incidence ou la gestion de l’incontinence ou de la dysfonction érectile (DE) survenant soit après prostatectomie soit après radiothérapie externe pour le traitement d’un cancer de la prostate. Hélas, peu d’études de haut niveau de preuve ont comparé l’incidence des complications entre ces 2 alternatives de traitement. Quant aux complications, en dehors des 2 précédentes, la littérature est pauvre. Cette étude apporte donc des données attendues et utilisables au quotidien.
 
Méthode
Il s’agit d’une étude rétrospective d’une cohorte d’hommes traités d’un cancer de la prostate entre 2002 et 2009 en Ontario. Les auteurs ont mesuré l’incidence cumulée à 5 ans du traitement par prostatectomie ou radiothérapie de 5 éléments : nombre de réhospitalisation, traitements à visée urologique, rectale ou anale, réintervention ouverte et apparition d’un second cancer. L’analyse se faisait sur les données d’un registre.
 
Résultats
32.465 hommes ont été inclus dans l’analyse.
 L’incidence cumulée à 5 ans de ces complications atteignait 22,2% (95% CI 21,7-22,7) mais n’était que de 2,4% pour les hommes qui n’avaient pas été traités en ambulatoire.
Les incidences cumulées à 5 ans pour les traitements à visée urologique étaient de 32%, rectale ou anale de 13,7%, les réinterventions ouvertes de 0,9% ou l’apparition d’un second cancer de 3%. Ces risques étaient significativement supérieurs à ceux de la population contrôle de 32.465 hommes sans cancer de la prostate.
L’âge et les comorbidités étaient des facteurs prédictifs significatifs de complications, mais c’est le type de prise en charge qui modifiait le plus le risque. En effet la radiothérapie augmentait le risque de réhospitalisation, de traitement à visée rectale ou anale, de réintervention et d’apparition d’un second cancer. En revanche, la radiothérapie diminuait le risque de traitement à visée urinaire par rapport à la prostatectomie.
 
Au total :cette étude apporte de nouveaux arguments utiles à la discussion avec le malade atteint d’un cancer de la prostate en phase de choix entre radiothérapie externe et prostatectomie. En dehors des classiques troubles de la continence ou de la fonction érectile, d’autres complications peuvent apparaître avec notamment le risque d’apparition d’un nouveau cancer.

Date de publication : 21-05-2014

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