Benzodiazépines, opioïdes 

et insuffisance respiratoire sévère

Tirée de la Réunion de Bibliographie en date du 30 avril 2014

Service de rhumatologie - CHU Lariboisière

Safety of benzodiazepines and opioids in very severe respiratory disease : national prospective study
Ekström MP, Bornefalk-Hermansson A, Abernethy AP et Currow DC BMJ ; 2014 : 348 : g445

Les effets des benzodiazépines et des opioïdes ont été étudiés chez 2249 patients (59% de femmes) qui avaient une bronchopneumopathie obstructive et étant sous oxygénothérapie sur la fréquence des hospitalisations et la mortalité.
 24% des patients utilisaient des benzodiazépines, 23% des opioïdes et 9% les deux médications.
Les utilisateurs étaient plus souvent des femmes, avaient un statut fonctionnel plus bas, une PaCO2 dans l’air ambiant plus élevé et avaient plus souvent été hospitalisés ou traités par les corticoïdes, avaient plus souvent une ostéoporose, des blessures ou une dépression/anxiété.

76% des patients ont été hospitalisés et 50% sont morts. 
Les benzodiazépines et les opioïdes n’étaient pas associés à une augmentation des hospitalisations avec un risque à 0,98. Les benzodiazépines étaient associées à une augmentation de la mortalité à 1,21 avec une tendance à une dose dépendance.
Les opioïdes à faible dose (moins de 30mg/j de morphine) n’étaient pas associés à une augmentation de la mortalité avec un risque à 1,03 qui augmentait à 1,21 pour une posologie plus forte. 

L’association benzodiazépine et opioïdes à faible dose n’était pas associée à une augmentation des hospitalisations ni à une augmentation de la mortalité. Ces associations n’étaient pas modifiées chez les patients naïfs de ces médicaments ni par l’hypercapnie. 

Point de vue du service
De faibles doses d’opioïdes ne sont pas associées à une augmentation du risque d’hospitalisation ou à la mortalité chez des patients ayant une BPCO et dépendant de l’oxygène. Les benzodiazépines ne modifient pas la fréquence d’hospitalisation mais augmentent modérément la mortalité.