L'incidence des événements thromboemboliques post chirurgie oncologique majeure sous-estimée dans la période péri-opératoire : analyse d'une base de données nationale

Rapporté par Pierre Bigot (Centre Hospitalier d'Angers) d’après la communication :
Incidence of thromboembolic events after major oncologic urologic surgery is underestimated in the perioperative period: analysis of a national database

A. Blake et al.
AUA 2014, Orlando, 16-21 mai 2014

Les événements thromboemboliques veineux (ETEV) post-chirurgicaux sont fréquents en l'absence de prophylaxie. Dans cette étude, les auteurs ont évalué la survenue d'ETEV après chirurgie oncologique urologique à partir d'une base de données prospective (ACS-NSQIP) de 32 692 patients opérés entre 2005 et 2012. Un ETEV est survenu dans les 30 jours suivant l'opération chez 391 patients (1,4%) et dans 63,4% des cas l'ETV survenait après l'hospitalisation. La cystectomie était la chirurgie la plus à risque d'ETV (5,5%). En revanche il n'y avait pas plus d'ETV après chirurgie pelvienne que chirurgie du haut appareil urinaire (1,2 vs 1,5%). Les facteurs de risque d'ETEV identifiés en analyse multivariée étaient un âge supérieur à 80 ans (p<0.01), une maladie métastatique (p<0.01), une obésité morbide (p<0.01), un tabagisme actif et un temps opératoire prolongé (p<0.01). La durée opératoire était un facteur de risque significatif après une durée d'intervention supérieure à 6 heures. La laparoscopie diminuait significativement le risque d'ETV (p=0.003) pour la chirurgie du haut appareil urinaire. L'influence de la laparoscopie n'a pas été étudiée pour la chirurgie pelvienne.
Dans cette étude, il n'était pas mentionné si les patients avaient eu une prévention post-opératoire des ETEV. Cependant, comme nous l'ont indiqué les auteurs, nous pouvons supposer que les recommandations ont été suivies et que la majorité des patients ont eu un traitement prophylactique par héparine de bas poids moléculaire. Il apparait ainsi que les ETEV sont fréquents et qu'ils surviennent préférentiellement après l'hospitalisation. Cette étude justifie le traitement préventif et nous encourage également à réduire au maximum les temps opératoires et à informer les patients de façon systématique du risque encouru après l'hospitalisation.

Date de publication : 17-05-2014