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Tuesday, May 20, 2014

La chimiothérapie néoadjuvante n'est pas responsable d'une diminution de la qualité des résultats péri-opératoires de la cystectomie radicale pour le traitement des tumeurs de vessie infiltrant le muscle
Rapporté par Thomas Seisen (Hôpital de la Pitié Salpêtrière, Paris) d’après la communication :
Neoadjuvant Chemotherapy Is Not Associated With Worse Short-Term Outcomes In Patients With Muscle-Invasive Bladder Cancer Undergoing Radical Cystectomy: A Population-Based Study
G. Gandaglia et al.
AUA 2014, Orlando, 16-21 mai 2014


L’utilisation de la chimiothérapie néoadjuvante à base de cisplatine fait actuellement l’objet de recommandations de grade A dans la prise en charge des tumeurs de vessie infiltrant le muscle (TVIM) localisées compte tenu des données scientifiques de niveau de preuve 1 mettant en évidence une amélioration de la survie globale chez les patients secondairement traités par cystectectomie radicale. Cependant, il s’agit d’un traitement encore trop peu utilisée par les urologues probablement à cause de sa toxicité souvent tenue pour responsable d’un délai retardé avant la cystectomie radicale ou de l’apparition de complications post opératoires graves.

Une étude rétrospective basée sur l’analyse des données de la SEER database aux Etats-Unis a donc comparé les résultats péri-opératoires de 259 (20%) patients traités par chimiothérapie néoadjuvante suivi d’une cystectomie radicale avec ceux de 1036 (80%) patients traités par cystectomie radicale seule. Les patients ont été appariés en fonction du score de propension permettant de comparer ceux présentant les mêmes caractéristiques cliniques et anatomopathologiques.

Au total, les taux de complications à 30 et 90 jours post opératoires étaient de 66,6% et 72,8%, respectivement alors que les taux de transfusion sanguine à 30 et 90 jours étaient de 29,7% et 33,1%, respectivement. La durée médiane d’hospitalisation était de 9 jours et les taux de réadmission à 30 et 90 jours étaient de 31,0% et 45,4%, respectivement. Les taux de mortalité à 30 et 90 jours étaient de 5,6% et 11,1%, respectivement. Aucune différence significative n’a été observée en termes de complications ou de transfusions post-opératoires, de durée d’hospitalisation, de réadmission, et de mortalité post opératoire précoce (p≥0,1) entre les patients ayant reçu une chimiothérapie néoadjuvante et ceux traités par cystectomie radicale seule. Ces résultats ont été confirmés en analyse multivariée démontrant que la chimiothérapie néoadjuvante n’était pas significativement associée à une augmentation du taux de complications ou de transfusions post-opératoires, de la durée d’hospitalisation, du taux de réadmission, et du taux de mortalité post opératoire précoce après ajustement sur l’âge, l’origine ethnique, le sexe, les comorbidités, le type de dérivation urinaire, l’année d’intervention, le stade tumoral, le grade et statut ganglionnaire (p≥0,06).

En conclusion, l’utilisation de la chimiothérapie néoadjuvante n’était pas associée dans cette étude avec une diminution de la qualité des résultats périopératoires de la cystectomie radicale pour le traitement d’une TVNIM localisée. Ces résultats devraient donc encourager l’utilisation de ce traitement lorsqu’il existe une indication formelle et que l’état général ainsi que la fonction rénale du patient le permettent.
Date de publication : 20-05-2014

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