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Monday, September 30, 2013


Les tumeurs de la voie excrétrice supérieure héréditaires sont plus chimio-sensibles que les tumeurs sporadiques
Par Morgan Rouprêt (CHU Pitié-Salpêtrière, AP-HP)
Article commenté :
Hereditary-like urothelial carcinomas of the upper urinary tract benefit more from adjuvant cisplatin-based chemotherapy after radical nephroureterectomy than do sporadic tumours.
Hollande C, Colin P, de la Motte Rouge T et al.
BJU Int. 2013 ;

Le syndrome HNPCC est une forme familiale de cancer colorectal transmis selon le mode autosomique dominant. Il représente environ 5% des cancers colorectaux.
Le risque génétique de développer une TVEUS (tumeur de la voie excrétrice supérieure)héréditaire a été clairement démontré dans le syndrome "Hereditary Non Polyposis Colorectal Carcinoma" (HNPCC). Dans le syndrome HNPCC, le cancer colique est parfois associé à d’autres tumeurs : endomètre ou ovaires le plus souvent, mais également TVEUS, poumons, intestin grêle, estomac, voies biliaires et larynx.

Par ordre de fréquence, les TVEUS sont au 3ème rang (5%) après les localisations coliques (63%) et endométriales (9%). Il faut donc systématiquement suspecter une forme héréditaire en présence de certains critères à l’anamnèse en présence d’une TVEUS : âge < 60 ans et présence d’une tumeur du spectre HNPCC chez un apparenté avant l’âge de 50 ans ou chez deux apparentés quel que soit l’âge.
Au niveau des cancers colorectaux, cette distinction entre forme sporadique et forme héréditaire est importante car il a été rapporté que ces tumeurs avaient des profils de chimio-sensibilité différents.
 
Ainsi a été évoquée l’idée de rechercher systématiquement certains marqueurs moléculaires (instabilité des microsatellites) pour déterminer le type de chimiothérapie en fonction du génotype de la tumeur. Pour la première fois, une étude similaire a été menée en France concernant les TVEUS.
Il n’existe pas de recommandations précises s’agissant del’intérêt ou non d’une chimiothérapie adjuvante après néphrourétérectomie. En revanche, le schéma thérapeutique est calqué sur celui des tumeurs de vessie et donc à base de sels de platine (schéma de polychimiothérapie : methotrexate, vinblastine, doxorubicin et cisplatinMVAC).
 
L’étude française de Hollande et al. a surtout permis de souligner que cette conception unique de l’administration de la chimiothérapie adjuvante après chirurgie radicale d’exérèse était probablement archaïque.
En effet l’étude a souligné des profils de « répondeurs » à la chimiothérapie différents en fonction du caractère supposé sporadique (32% de survie) ou non de la tumeur (48% de survie). Cela ouvre la voie vers des chimiothérapies à la carte, adaptées au phénotype de l’individu et au génotype de sa tumeur.
Cet article brise également le dogme du MVAC dans les TVEUS, surtout après exérèse d’une unité fonctionnelle rénale en rapport avec la chirurgie d’exérèse. Dans le cancer colorectal, l’irinotecan s’avérait plus adapté que le Fol Fox dans certains profils de tumeur. 
A quand une étude prospective évaluant un nouveau protocole de chimiothérapie dans les TVEUS en le comparant au MVAC dit de référence ? Cette étude semble désormais faisable au regard des éléments probants rapportés dans l’article référencé dans cette chronique.

Date de publication : 12-09-2013

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