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Monday, September 30, 2013

« Cancer de la prostate : encore trop de traitements inutiles » Le Monde, 16 juillet 2013
Pascale Santi note dans Le Monde que « le surtraitement du cancer de la prostate est réel, c'est ce qu'indique une étude publiée dans Cancer Epidemiology ». La journaliste explique ainsi que « d'après l'étude coordonnée par l'épidémiologiste Cyrille Delpierre (Inserm) avec le réseau français des registres de cancers, portant sur 1 840 patients, diagnostiqués en 2001, entre 9,3% et 22,2% de ceux atteints de tumeurs au stade T1 étaient surtraités, de même que 2% des porteurs de tumeurs au stade T2 ».
 
Cyrille Delpierre précise que « les proportions de patients surdiagnostiqués et surtraités ont été estimées en comparant l'espérance de vie théorique à l'espérance de vie avec le cancer », Pascale Santi ajoutant que « la présence d'une comorbidité accentue la proportion de traitements inutiles ».
La journaliste observe que « le sujet fait l'objet de nombreuses polémiques depuis plusieurs années. L'Association française d'urologie recommande le dépistage du cancer de la prostate par le dosage sérique du PSA (antigène prostatique spécifique) ». L’AFU indique que « plus le diagnostic du cancer est réalisé à un stade précoce, plus les chances de guérison du patient sont élevées ».
Pascale Santirelève que « les autorités sanitaires ne recommandent pas de pratiquer ce dépistage, car la balance bénéfices-risques est, selon elles, négative : conséquences physiques et psychologiques importantes, complication des biopsies avec risque de rétention urinaire, possibilité de faux négatifs, séquelles de la chirurgie ou de la radiothérapie avec troubles sexuels, urinaires et digestifs ».
« Pour les chercheurs, la question essentielle n'est pas tant dans le débat autour de l'utilité ou non du PSA que le choix d'une prise en charge appropriée. […] Le développement des thérapies focales, en cours d'évaluation, semble notamment montrer des résultats très intéressants », poursuit la journaliste. Cyrille Delpierre remarque que « l'état d'esprit des thérapeutes a changé - le nombre de personnes traitées à tort est en recul. Mais ce n'est pas forcément évident de ne pas proposer de traitement à une personne se sachant atteinte d'un cancer ».

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