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Monday, November 3, 2014

« Cancer du poumon : un test sanguin révolutionnaire au CHU de Nice »
Le Parisien , Le Monde , Libération , La Croix

Le Parisien note en effet qu’« un nouveau test sanguin permet de détecter des cellules cancéreuses dites «circulantes», avant même que les nodules ne soient visibles grâce à l'imagerie », selon une étude menée par le Pr Paul Hofman, pathologiste au CHU de Nice, et publiée dans Plos One.
Le journal explique que ce travail « montre qu’il est possible de gagner jusqu’à 4 ans avant l’apparition du nodule. Cette révolution 100% française est le fruit d’un partenariat public-privé entre l’Inserm, l’université de Nice et la compagnie Rarecells Diagnostics qui produit le test sanguin ».
Le Pr Hofman relève que « lorsque l’on diagnostique un cancer du poumon, dans 85 % des cas nous en sommes déjà à un stade non opérable. Cette avancée va permettre de faire entrer plus de patients dans une chirurgie précoce ».
Le spécialiste ajoute : « Il faut toujours être prudent avec les espoirs que l’on peut susciter, mais il ne s’agit pas non plus d’être frileux. Alors oui, c’est bien une avancée majeure et une première mondiale ».
Patrizia Paterlini-Brechot, professeur de biologie cellulaire et oncologie à l’université Paris-Descartes, « qui a créé le fameux test sanguin appelé Iset », précise pour sa part : « Nous avons voulu développer un test sanguin qui soit extrêmement sensible et capable de faire un diagnostic. C’est le cas aujourd’hui. Après 15 ans de travaux, il est désormais capable de détecter la présence de cellules tumorales qui sont très rares dans le sang ».
Le Parisien remarque que « les premiers patients ont été pris en charge en 2008. L’équipe de chercheurs a travaillé sur un groupe de 245 personnes au total, dont 168 gros fumeurs atteints d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive. […] Les participants ont tous subi le test sanguin et les examens classiques d’imagerie médicale. Grâce au test sanguin, des cellules cancéreuses dites «circulantes» ont été identifiées chez cinq patients (3%) ».
Le quotidien souligne que « rien n’apparaissait alors du côté de l’imagerie. Chez ces cinq patients, un nodule est devenu visible 1 à 4 ans après le repérage des cellules tumorales par la prise de sang. Ils ont été immédiatement opérés et l’analyse du nodule a confirmé le diagnostic de cancer du poumon ».
« Surtout, le suivi, plus d’un an après l’intervention chirurgicale, n’a montré aucun signe de récidive, laissant espérer que le cancer avait été éradiqué », poursuit le journal.
Marc Ychou, de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (IRCM), indique que « c’est une piste très intéressante et française qui plus est, mais il faudra réaliser de nouveaux essais sur une cohorte de patients beaucoup plus importante. Attention à ne pas s’emballer ».
Le Pr Hofman indique ainsi qu’« il est crucial que ces résultats soient validés dans plusieurs centres en France. L’autre objectif est aussi de connaître le point de départ des cellules tumorales, de savoir de quel organe elles viennent. Lorsqu’on les isole, il n’y a pas écrit dessus qu’elles vont développer un cancer du poumon ».
Le Monde titre de son côté : « Dépister le cancer du poumon grâce à une prise de sang ? ». Le journal retient que « cette simple prise de sang permettrait de détecter, des années avant que le cancer ne soit visible avec les techniques classiques d'imagerie, la présence de cellules tumorales circulantes qui jouent le rôle de sentinelles de la maladie. Cette alerte pourrait jouer un rôle clé dans la précocité de l'intervention chirurgicale, permettant ainsi, selon l'équipe médicale, de «viser l'éradication du cancer» ».
Libération relaie aussi cette « annonce prometteuse » et remarque que « le dépistage précoce du cancer du poumon, l’un des plus meurtriers, […] est crucial car, dans la plupart des cas, quand on découvre la tumeur à la radiographie, le traitement nécessaire est plus lourd et ses chances de succès moindres ».
Le quotidien souligne lui aussi que « cette étude doit être confirmée statistiquement », et indique que l’étude de validation « pourrait démarrer dès l’an prochain et s’achever en 2019, pour validation définitive en 2020 ».
Et La Croix publie un entretien avec le Pr Hofman, qui déclare notamment qu’« il s’agit d’un véritable enjeu de santé publique, puisque ces tumeurs ont une incidence de plus en plus grande. En 2012, on a estimé à 39.500 le nombre de nouveaux cas de la maladie, […] selon des données rapportées au dernier congrès de pneumologie de langue française. Et l’on s’est aperçu récemment que de 8 à 10% des cancers bronchiques survenaient chez des personnes qui ne fument pas ».

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