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Tuesday, November 18, 2014

« Après un cancer du sein : des soins de support personnalisés »     5 novembre 2014
Dans Paris Match, le Dr Sylvie Dolbeault, psychiatre, chef du département interdisciplinaire de soins de support pour le patient en oncologie à l’Institut Curie, explique le récent programme conçu à l'Institut Curie pour une prise en charge après traitement.
 
A la question : « Est-ce le plus souvent les femmes ayant subi une chirurgie et un traitement lourd qui ont recours à des soins de support ? », la spécialise répond que « bien d’autres facteurs doivent être pris en compte : l’état de santé général, l’environnement affectif et social, le soutien procuré par les proches, l’état psychologique en amont et pendant la période du diagnostic et des traitements. Certaines patientes s’adaptent bien à une chirurgie lourde, d’autres n’ayant subi qu’un traitement conservateur de bon pronostic présentent une réaction de détresse ». 
 
Concernant les difficultés auxquelles les femmes sont le plus souvent confrontées, elle indique que « les repères de vie ont été ébranlés par la maladie. La femme peut éprouver un sentiment de décalage avec son entourage, une perte de confiance en elle – surtout en cas de modifications physiques importantes –, une anxiété diffuse ou encore un sentiment d’insécurité dû à la peur d’une récidive ». 
 
La psychiatre évoque aussi d’autres problèmes comme « la persistance de symptômes résiduels tels que des douleurs postopératoires occasionnant une gêne fonctionnelle pour mobiliser le bras, des troubles de la sensibilité des extrémités liés à certaines chimiothérapies, une fatigue intense… Certains traitements, comme une hormonothérapie, risquent d’entraîner une prise de poids nuisible pour la santé, nécessitant une prise en charge. Il faut aussi parler des difficultés professionnelles lorsque ces patientes reprennent leur travail… ainsi que d’autres problèmes matériels et d’ordre pratique ». 
 
Pour aider ces femmes, le magazine indique que l’Institut Curie a créé ce département de soins de support.  La spécialiste précise qu’« il comporte plusieurs unités qui travaillent en collaboration étroite entre elles et avec les soignants de l’Institut ainsi qu’avec des professionnels en dehors de l’hôpital. Parmi ces unités, une de psycho-oncologie (avec psychiatres et psychologues), une de diététique (avec diététiciennes), une de réadaptation fonctionnelle (avec masseurs-kinésithérapeutes), un service social (avec assistantes sociales)… Des prises en charge spécifiques ont été développées ainsi la consultation lymphœdème (assurée par un médecin et un kinésithérapeute) ». 
 
Après le traitement, « une assistante médicale spécifiquement formée reçoit la patiente trois à quatre mois après la fin de son traitement et organise la surveillance. Elle lui explique le protocole du suivi et détermine ses besoins en soins de support. Quand elle repère un problème, elle la dirige vers l’unité adéquate où un expert (psychologue, diététicienne, spécialiste de la douleur, kinésithérapeute…) évaluera les difficultés et établira un programme de soins adapté à son cas. Ils peuvent être prodigués à l’Institut Curie durant quelques mois ou sont d’emblée délégués à une structure extra-hospitalière », explique le Dr Sylvie Dolbeault. Le « protocole établi et conduit en hôpital peut (…) être poursuivi à l’extérieur » : « nous collaborons, par exemple, étroitement avec trois structures psychosociales qui dépendent de la mairie de Paris (“Accueil cancer de la ville de Paris”) ou bien avec d’autres réseaux de soins oncologiques », détaille-t-elle.  
 
Concernant l’activité physique après un cancer du sein « [qui] réduit [significativement] le risque de récidive », la spécialiste évoque « le programme « Activ » [« créé par l’Institut grâce à un mécénat »] : « ce protocole, spécifiquement adapté à chaque femme, propose d’associer une activité physique à des ateliers nutritionnels, dans le but d’améliorer son hygiène de vie », indique-t-elle.

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