Bienfaits de la « méditation pleine conscience » pour les malades atteints de polyarthrite rhumatoïde
Un programme d'entraînement à la méditation et à la réduction du
stress basé sur la pleine conscience (MBSR pour Mindfulness
Based Stress Reduction) a été mis en place dans les années 80
dans le département médical de l'Université du Massachusetts avec
pour objectif de diminuer le stress associé aux maladies
chroniques.
Dans cette étude néo zélandaise, 51 malades atteints de PR
(critères ACR 1987) sans ATCD de pratique de la MBSR ont été
randomisés pour soit participer à un programme de MBSR (n = 26)
standardisé de 8 semaines, identique au programme originel
développé par l'université médicale du Massachusetts, soit faire
partie d'un groupe contrôle (n = 25) auquel il était proposé de
s'inscrire à un programme de MSBR gratuitement une fois le recueil
de données de l'étude collecté.
Les évaluations à 2, 4 et 6 mois, comprenant le DAS 28 CRP
(Disease Activity Score in 28 joints-C-reactive protein),
la durée de la raideur matinale et le score sur EVA douleur
(échelle visuelle analogique de la douleur) étaient réalisées par
un assistant de recherche en aveugle.
Quarante-deux participants ont complété l'étude.
Les caractéristiques des 2 groupes à l'entrée étaient
identiques.
Dans le groupe MBSR, il a été constaté une plus forte réduction
du DAS28 CRP que dans le groupe contrôle (P = 0,01) dés le début du
programme et à 4 et 6 mois).
Les auteurs ont également évalué les effets de la prise en
charge sur les composants du DAS28 CRP. Les différences entre les
groupes dans l'évaluation globale de la maladie par le malade et en
fonction du nombre d'articulation douloureuses étaient
significatives, mais ne l'étaient pas en ce qui concerne le nombre
de synovites et la CRP.
Le groupe MBSR avait également une amélioration plus nette de la
durée de la raideur matinale (P = 0,03) et des scores de douleurs
(p = 0,04) que les contrôles, et ce dés le début du programme avec
maintien à 4 et 6 mois.
Il s'agit de la première étude montrant un effet positif de la
MSBR sur l'activité de la PR. Les mécanismes physiopathologiques de
cet effet restent inconnus. Il apparaît toutefois que la MSBR
influe sur le nombre d'articulations douloureuses et l'EVA douleur
mais pas sur les paramètres de l'inflammation (synovites, CRP),
laissant supposer un effet principalement antalgique.
Dr Juliette Lasoudris Laloux
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