Ultrasons focalisés de haute intensité dans le cancer localisé de la prostate, bilan sur 1 000 cas
Les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU) permettent de
faire l’ablation thermique d’une prostate par le biais d’une
coagulation de nécrose (la température peut atteindre 85°C). Elle
s’opère par voie transrectale pour des cancers (KP) localisés chez
des sujets non éligibles à la chirurgie.
Les auteurs lyonnais
rapportent leur expérience sur 1002 cas traités entre 1997 et
2009.
Les candidats devaient avoir un KP T1 ou T2 (intra-capsulaire)
et sans métastases (M0), un antigène spécifique de la prostate
(PSA) < 30 ng/ml, et ne pas avoir reçu d’autre traitement
radical de leur KP.
La plupart ont eu une résection
transurétrale avant les HIFU, soit immédiatement, sous la même
anesthésie si le volume prostatique était < 30 ml, soit 6
semaines avant s’il dépassait 30 ml.
En cas de PSA > 0,3 ng/ml à 6 mois, des biopsies ont été
pratiquées, dont la positivité (en cas de M0) a pu conduire à une
2ème, voire une 3ème séance de HIFU, et en cas d’échec persistant,
à une radiothérapie (RT), l’administration d’anti-androgène (AA),
ou une chimiothérapie de sauvetage. Les effets indésirables,
urinaires ou sexuels ont été également notés.
Le suivi moyen des 1 002 malades a été de 6 ans et 392 (39 %)
avaient reçu des AA avant le geste, interrompus après celui-ci.
Près de 60 % des sujets ont eu une séance, 38 % en ont eu 2 et 23
(2 %) 3. Les biopsies post HIFU ont été positives chez 37 % des 774
patients chez lesquels elles ont été réalisées.
Le PSA a atteint un nadir < 0,3 ng/ml chez 63 % mais 21 % ont
eu une récidive biochimique (RB). La survie sans RB à 5 ans a
progressé au fil du temps pour atteindre 83 % chez les patients
traités depuis 2005, et le taux de survie spécifique à 10 ans a
atteint 97 %, les facteurs de risque étant un nadir PSA > 0,3
ng/ml, un volume prostatique > 25 ml, et > 3 biopsies
positives sur 6. Un traitement de sauvetage (RT, AA, isolés ou
associés, voire chimiothérapie) a été nécessaire chez 37 % des
sujets pour RB.
Une incontinence urinaire est apparue chez 23 % des hommes (18 %
depuis la sophistication des appareils en 2003). Des sténoses
cervico-urétrales ont compliqué 17 % des HIFU (12 % depuis 2003) et
ont nécessité des prothèses définitives chez 3 hommes.
La vigueur
sexuelle a été préservée sans aide médicamenteuse chez 42 % des
patients ayant un bon score de départ. Enfin, chez ceux ayant
nécessité plusieurs séances de HIFU, on a constaté 4 fistules
recto-urétrales.
Ce traitement est donc efficace, avec une faible mortalité spécifique et un taux acceptable de complications.
Ce traitement est donc efficace, avec une faible mortalité spécifique et un taux acceptable de complications.
Dr Jean-Fred Warlin
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