Sans escarre, les soins sont plus doux
Paris, le jeudi 5 juin 2014 - Sur le site de l’Agence régionale
de Santé (ARS) d’Ile de France, ce mardi 3 juin, un compteur
affiche 20 564 : c’est le nombre de patients à risque qui n’ont pas
constitué d’escarre depuis octobre 2013, début de la campagne «
Sauve ma peau, maîtriser le risque d’escarres » dans cette
région.
Les complications de l’immobilisation prolongée sont à l’origine
de souffrances pour le patient et sa famille et elles coûtent cher
à la collectivité : les escarres sont parmi les principaux «
évènements indésirables associés aux soins » caractérisés
par un coût élevé : 136 millions d’euros en France en 2007, un
surcoût de séjour hospitalier estimé à 4500 euros, et un
allongement de la durée du séjour de 9,8 jours. En 2004, une étude
de l’association PERSE (Prévention Education Recherche Soins
Escarres) estime à 9 % la prévalence annuelle de cet évènement
souvent évitable (et si culpabilisant pour les soignants).
Les premières recommandations pour la prise en charge des
escarres datent d’une conférence de consensus de l’Agence nationale
d’évaluation en Santé (ANES) en 2001. PERSE est le promoteur de
nouvelles recommandations en 2012. A cette date, l’ARS IDF avait
déjà choisi cette thématique et commencé à travailler avec les
établissements sanitaires et médico-sociaux…
Effleurage
Aujourd’hui, les médecins et surtout les patients d’Ile de
France sont "chanceux" : sur l’impulsion de l’ARS, 220
établissements de la région se sont engagés dans une démarche
qualité qui inclut cinq bonnes pratiques :
- Evaluer et réévaluer le risque d’escarre : surveillance
régulière pour une détection précoce.
- Pour le patient à risque : changer de position régulièrement et utiliser les supports adaptés (coussins, matelas…).
- Traiter l’escarre dès la rougeur.
- Former les professionnels et éduquer les patients et leur entourage.
- Assurer une prise en charge pluridisciplinaire (infirmières, médecins, aide soignantes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciennes, diététiciennes, etc.).
- Pour le patient à risque : changer de position régulièrement et utiliser les supports adaptés (coussins, matelas…).
- Traiter l’escarre dès la rougeur.
- Former les professionnels et éduquer les patients et leur entourage.
- Assurer une prise en charge pluridisciplinaire (infirmières, médecins, aide soignantes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciennes, diététiciennes, etc.).
Les partenaires de ce programme se rencontrent régulièrement et
mettent en commun leurs moyens, notamment sur le site de l’ARS IDF.
On y trouve par exemple un document à l’intention des familles
décrivant l’ « effleurage », technique simple de massage
doux des talons que peuvent réaliser les proches pour participer à
la prévention. Les professionnels y partagent aussi leurs grilles
d’évaluation, et on y décrit les dix commandements de l’escarre
dont : « l’appétit tu stimuleras » ou « l’incontinence
tu préviendras ».
Tout le monde gagne
Si on se livre à un petit calcul simple : le compteur, à bientôt
9 mois du début de la campagne dépasse les 20 000 ; on a estimé à
60 000 le nombre de franciliens souffrant d’escarres : 33 % ont
donc déjà été épargnés ; à ce rythme c’est près de 45% des escarres
qui seront évitées sur un an de campagne. Avec une économie de 16
632 000 euros… et de combien de souffrances ?
De quoi inspirer d’autres régions.
Blandine Esquerre
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