Moins de cancers de l’endomètre après chirurgie bariatrique
Dans un certain nombre d’études, l’obésité a été associée à une
augmentation globale du risque de cancers affectant divers organes
parmi lesquels le sein et l’endomètre. Il était donc logique
d’évaluer les effets de la perte de poids sur ce risque, comme
l’ont fait des auteurs américains dans une étude rétrospective sur
la chirurgie bariatrique et les cancers endométriaux. Ils
soulignent que ce type de chirurgie est discuté sur des critères
consensuels parmi lesquels une obésité sévère (IMC ≥ 40 kg/m2) ou
un IMC ≥ 35 kg/m2 avec une des comorbidités suivantes : diabète,
syndrome d’apnées obstructives du sommeil, cardiomyopathie liée à
l’obésité ou pathologie articulaire sévère.
Les données analysées proviennent de 7 431 858 hospitalisations
de femmes âgées en moyenne de 52,6 ans, dont 103 997 (1,40 %)
avaient bénéficié d’une chirurgie bariatrique et 44 345 (0,60 %)
ont eu un diagnostic de cancer de l’endomètre. Au sein de la
population globale de l’étude, les femmes obèses avaient un risque
de cancer utérin près de trois fois plus élevé que celui des femmes
sans surpoids (intervalle de confiance 95 % IC95 : 2,74-2,86).
Chez les femmes obèses, une différence de l’incidence de ce cancer
a été observée en fonction de leurs antécédents chirurgicaux. Dans
le groupe des participantes qui avaient eu une chirurgie
bariatrique, elle était de 408/100 000 (IC95 : 370-450) contre 1
409/100 000 (IC95 : 1 380-1 440). La comparaison des femmes avec et
sans chirurgie montre que, dans le premier cas, le risque relatif
de ce cancer gynécologique est de 0,29 (IC95 : 0,26-0,32). Il est
encore plus bas chez les femmes opérées qui n’étaient plus obèses
(RR 0,19 ; IC95 : 0,17-0,22).
En conclusion, un antécédent de chirurgie bariatrique est
associé à une réduction de 71 % du risque global de cancer de
l’endomètre et de 81 % en cas de maintien de la perte de poids
après l’intervention. L’obésité semble donc être un facteur de
risque modifiable de cancer de l’endomètre. On sait par ailleurs
que les maladies cardiovasculaires (MCV) représentent la principale
cause de décès chez les femmes obèses, y compris celles atteintes
d’un cancer de l’endomètre. À ce propos, les auteurs de l’étude
rappellent les bénéfices cardiovasculaires, mais aussi métaboliques
et articulaires de la chirurgie bariatrique. Ils plaident pour la
réalisation d’études qui permettraient, notamment, d’évaluer son
impact sur le pronostic des femmes souffrant d’un cancer de
l’endomètre.
Dr Catherine Faber
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