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Wednesday, January 29, 2014


Deuxième ligne, CBNPC : le nindetanib en adjonction au docétaxel allonge la survie sans progression
 
  Par Jean-Louis Pujol (CHU de Montpellier et Laboratoire Epsylon EA 4556)
Article commenté :
Docetaxel plus nintedanib versus docetaxel plus placebo in patients with previously treated non-small-cell lung cancer (LUME-Lung 1): a phase 3, double-blind, randomized controlled trial
Reck M, Kaiser R, Mellemgaard A et al.
Lancet Oncol. 2014 Jan 8.


Le nindetanib est un agent antiangionétique oral susceptible d’inhiber les récepteurs 1 à 3 du VEGF, le récepteur du FGF et les récepteurs α et β du PDGF. Il est également anti-RET.
 
Ce médicament est un bon candidat à des associations avec les drogues de chimiothérapie car il n’interagit pas avec le CYP450. Or lors de la progression après une première ligne, le traitement des cancers non à petites cellules reste soumis à un choix restreint de molécules (docétaxel, erlotinib et pemetrexed) ; aucun doublet n'est à ce jour recommandé.

L’étude randomisée publiée ici a évalué l’adjonction du nindetanib au docétaxel. Un peu plus de 650 patients ont été randomisés entre le groupe nindetanib ou le groupe placebo. Les critères de stratifications étaient le PS, l’histologie (épidermoïde versus non-épidermoïde), le prétraitement par le bévacizumab ou non, et la présence de métastases cérébrales.
La survie sans progression, critère de jugement principal, pour cette raison mesuré par un panel indépendant, était significativement plus longue dans le groupe nindétanib (3,4 mois) en comparaison avec le groupe placebo (2,7 mois) ; les patients recevant le nindétanib bénéficiaient ainsi d’une réduction du risque de progression de 21% (HR : 0,79 ; p = 0,001).
La survie globale ne différait pas significativement entre les deux groupes (10,1 et 9,1 mois pour les groupes nindétanib et placebo respectivement ; HR : 0,95 ; p = 0,27). Les taux de réponse ne différaient pas entre les deux groupes.
 
Si l’analyse de la survie globale est restreinte aux seuls patients qui avaient un adénocarcinome et dont la progression était précoce (moins de 9 mois après l’initiation de la première ligne de traitement), alors apparaît une différence bénéficiant aux patients randomisés dans le bras nindétanib.

Commentaire n’engageant que moi : ce dernier critère a beau être décrit comme pré-spécifié par l’analyse, on comprend mal pourquoi il est dit dans le chapitre décrivant les statistiques qu’il a été établi après la première analyse de la survie sans progression.
En fait, ce sous-groupe (adénocarcinome ayant progressé avant le neuvième mois) apparaît comme le seul dont la survie sans progression diffère des autres sur le forest plot. L’appartenance des patients à ce sous-groupe ne faisant pas partie des critères de stratification (voir plus haut), son analyse séparée telle que rapportée ici ne peut affirmer l’amélioration de la survie globale ; elle permet cependant de construire une hypothèse pour une autre étude.
Même un lecteur convaincu par cette analyse de sous-groupe ne pourrait utiliser cette donnée, car il n’est pas recommandé de faire varier les propositions thérapeutiques de deuxième ligne en fonction du caractère précoce ou retardé de la progression pour les cancers non à petites cellules.
 
Les résultats de qualité de vie et d’analyse détaillée de la toxicité sont en attente d’une autre publication annoncée. Par contre, il n’y a pas eu et il n’y aura pas d’analyse de biomarqueurs.

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