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Thursday, May 23, 2013

Le prurigo nodulaire, toujours en quête d’identité


Le prurigo nodulaire, toujours en quête d’identité

Le prurigo nodulaire dit de Hyde est défini par la présence de lésions disséminées à type de nodules hyperkératosiques ou érosifs, prédominant aux membres inférieurs. 
Le prurit est constant et parfois sévère.
On ne sait rien de la physiopathologie du prurigo nodulaire mais il est possible qu'il soit secondaire à une altération des fibres nerveuses terminales cutanées. De multiples étiologies ont été proposées qu'il s'agisse de la dermatite atopique, de l'infection à VIH, de l'insuffisance rénale, de l'intolérance au gluten ou d'autres affections et particulièrement de cancers (maladie de Hodgkin, cancer de la vessie et cancer gastrique).

La série rapportée comporte 108 patients présentant un prurigo nodulaire, vus dans un seul centre et dont les dossiers ont été examinés rétrospectivement. Les données démographiques montrent une prédominance nette de femmes (63,9 % versus 36,1 % d'hommes). L'âge moyen est de 61,5 ± 16,7 ans, la durée d'évolution moyenne de 44 mois. Une affection sous jacente pouvant être à l'origine du prurigo nodulaire semble avoir été identifiée chez 94 patients sur 108 et il s'agit le plus souvent d'une dermatite atopique tandis que d'autres cas plus isolés étaient associés à une hépatite C, à une infection à Helicobacter pylori, à un déficit en fer ou à un diabète sucré.

Pour 64 patients, l'étiologie pouvait être qualifiée de mixte avec présence de plusieurs comorbidités : terrain atopique, maladie systémique ou troubles neurologiques.
Cette importante série de prurigos nodulaires, maladie peu fréquente, montre d'une affection sous jacente peut être retrouvée dans la plupart des cas (ici 87 %). Par ailleurs près de la moitié des patients présentaient soit une atopie, soit un terrain atopique, isolément ou en association avec d'autres étiologies potentielles.

Cependant, une majorité de patients (59,3 %) avaient plusieurs causes de prurit et cette donnée, déjà retrouvée dans des publications antérieures, conforte l'idée que le prurigo nodulaire ne peut être relié à une seule maladie causale dont il constituerait un symptôme caractéristique. Il semble plus probable que le prurigo nodulaire soit la traduction d'un prurit et d'un grattage chroniques de diverses origines.

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