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Thursday, July 10, 2014

« Interrogations sur les infiltrations antalgiques »

Damien Mascret note dans Le Figaro qu’« une étude publiée [dans] le New England Journal of Medicine soulève de nombreuses questions sur l'intérêt des infiltrations pour soulager des douleurs du dos et des jambes dues à un rétrécissement du canal lombaire. [...] Au point d'enflammer les médias américains ».
 
Le journaliste observe ainsi que « pour le New York Times, c'est «un traitement usuel des douleurs du dos et des jambes qui n'aide pas beaucoup». Encore plus radicale, la chaîne NBC estime que «les infiltrations de corticoïdes pour les problèmes lombaires pourraient être inutiles», tandis que l'agence de presse internationale Reuters voit «peu de bénéfices et quelques inconvénients» à ce traitement ».
 
Damien Mascret relève que « le mois dernier, lors d'une séance de l'Académie de chirurgie consacrée à la chirurgie du rachis, le Pr Philippe Bancel rappelait que «85% de la population de 65 à 74 ans sont atteints d'arthrose vertébrale», la principale cause de rétrécissement du canal lombaire et que, à l'hôpital Cochin, par exemple, «le canal rétréci représente 5% des hospitalisations» ».
 
« Car lorsque tous les traitements médicaux (infiltration, rééducation) ont échoué et que l'état du patient le permet, une intervention chirurgicale est parfois proposée. S'il est vrai que l'étude américaine dénonce sans ménagement l'intérêt des infiltrations, il est pourtant prématuré d'en tirer des conclusions 
», poursuit le journaliste.

Damien Mascret remarque en effet que « le protocole de l'étude [Janna Friedly et al.] n'est pas parfait. Loin de là. Les auteurs ont choisi de comparer des infiltrations contenant soit de la lidocaïne, un anesthésique local, associée à des corticoïdes, anti-inflammatoire, soit l'anesthésique seul ».
 
Le Dr Sylvie Rozenberg, rhumatologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris), souligne qu’« utiliser comme groupe contrôle des patients recevant un anesthésique par la même voie d'injection que l'association n'est pas idéal. Ce serait intéressant de refaire une étude avec un véritable groupe contrôle qui ne recevrait pas du tout d'infiltration et d'associer à l'infiltration une prise en charge globale de type rééducation ».
Le journaliste ajoute que « deux méthodes ont été testées, car les infiltrations peuvent être faites très localement ou de façon plus diffuse. Or, la voie locale est moins performante que la voie diffuse ». Le Dr Rozenberg note qu’« il est logique que la plus grande efficacité apparaisse dans ce dernier cas ».
Damien Mascret souligne en outre que « les infiltrations rachidiennes doivent rester une technique de dernier recours avant la chirurgie et après l'échec des traitements habituels par antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens et myorelaxants, car des complications graves sont possibles, même si elles restent exceptionnelles ».

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