Le protoxyde d’azote pour les nuls
Publié le 12/04/2013
Francis Veyckemans1, Frédéric Lebrun2,
Annick De Jaeger3
1. Anesthésiologie, Clin. Univ. St-Luc, UCL, Bruxelles
2. Pédiatrie, CHC (Clinique de l’Espérance), Liège
3. Adfelinghoofd Intensieve Zorgen Pediatrie, Princes Elizabeth Kinderziekenhuis, UZ Gent
2. American College of Emergency Physicians. Clinical policy: procedural sedation and analgesia in the emergency department. Ann Emerg Med 2005;45:177-96.
3. Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations. Comprehensive accreditation manuel for hospitals. Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations, Oakbrook Terrace, IL, 2005. 4. Sanders RD, Weimann J, Maze M. Biologic effects of nitrous oxide: a mechanistic and toxicologic review. Anesthesiology 2008;109:707-22.
5. Boulland P, Favier J-C, Villevieille T, et al. Mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote. Rappels théoriques et modalités pratiques d’utilisation. Ann Fr Anesth Réanim 2005;24:1305-12.
6. Schmitt EL, Baum VC. Nitrous oxide in pediatric anesthesia: friend or foe? Curr Opin Anaesthesiol 2008;21:356-9.
7. McNeely JK, Buczulinski B, Rosner DR. Severe neurological impairment in an infant after nitrous oxide anesthesia. Anesthesiology 2000;93:1549-50.
8. Selzer RC, Rosenblatt DS, Laxova R, Hogan K. Adverse effect of nitrous oxide in a child with 5,10- methylenetetrahydrofolate reductase deficiency. N Engl J Med 2003;349:45-50.
9. Doran M, Rassam SS, Jones LM, Underhill S. Toxicity after intermittent inhalation of nitrous oxide for analgesia. BMJ 2004;328:1364-5.
10. Nagele P, Tallchief D, Blood J, Sharma A, Kharasch ED. Nitrous oxide anesthesia and plasma homocysteine in adolescents. Anesth Analg 2011;113:843-8. 11. Onody P, Gil P, Hennequin M. Safety of inhalation of 50% nitrous oxide/oxygen premix. Prospective survey of 35 828 administrations. Drug Safety 2006;29:633-40. 12. Zier JL, Doescher JS. Seizures temporally associated with nitrous oxide administration for pediatric procedural sedation. J Child Neurol 2010;25:1517-20.
13. Lannes M, Desparmet JF, Zifkin BG. Generalized seizures associated with nitrous oxide in an infant. Anesthesiology 1997;87:705-8.
1. Anesthésiologie, Clin. Univ. St-Luc, UCL, Bruxelles
2. Pédiatrie, CHC (Clinique de l’Espérance), Liège
3. Adfelinghoofd Intensieve Zorgen Pediatrie, Princes Elizabeth Kinderziekenhuis, UZ Gent
L’inhalation de MEOPA est un moyen simple d’obtenir la
sédation légère d’un enfant chez qui une procédure peu douloureuse
ou très anxiogène doit être réalisée. Cette technique nécessite
cependant une formation spécifique et de la rigueur lors de sa mise
en oeuvre. Le but de cet article est de décrire ses indications,
ses effets secondaires, ses précautions d’emploi et sa technique
d’administration.
Le mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote (MEOPA)
est de plus en plus fréquemment utilisé dans les hôpitaux afin
d’assurer une sédation légère aux enfants qui doivent subir une
procédure douloureuse (1). Il est généralement administré par une
infirmière sur prescription médicale. Ce produit, ses indications,
ses effets secondaires, ses précautions d’emploi et sa technique
d’administration sont cependant mal connus des pédiatres: le but de
cet article écrit par deux pédiatres et un anesthésiste est de
fournir une information objective sur cette technique de sédation
légère.
Quelle sédation ?
La notion de sédation recouvre de nombreuses situations
cliniques différentes dont les caractéristiques sont décrites au
tableau 1.
Tableau 1. Pour agrandir cliquez ici ou sur l'image |
L’inhalation de MEOPA utilisé seul répond aux caractéristiques
de la sédation dite «consciente», caractérisée cliniquement par la
persistance d’une réponse à la sollicitation verbale ou à la
stimulation physique, associée à la préservation des réflexes de
protection des voies aériennes supérieures et de la fonction
ventilatoire. Pour certains, ce terme correspond également à
l’hypnose, qui est en fait un état de conscience modifiée (transe –
voir Percentile 2010;5:153-7). Outre les aspects techniques décrits
plus loin, une des clés du succès de l’utilisation du MEOPA est de
l’utiliser à bon escient. Il appartient au médecin, qui connaît
l’enfant (âge, comorbidités) et les caractéristiques de la
procédure à réaliser (douleur associée, durée, position, besoin
d’immobilité), de déterminer si le MEOPA est l’agent le mieux
adapté ou s’il faut faire appel à des agents pharmacologiques plus
puissants, voire à l’aide d’un anesthésiste.
Composition et mode d’action du MEOPA
Le MEOPA est le mélange équimolaire de protoxyde d’azote et
d’oxygène: il contient donc aussi 50% d’O2. Le protoxyde d’azote
(N2O) est un gaz non inflammable et non explosif, très peu soluble
dans le sang (mais 30 fois plus soluble que l’azote), obtenu par
décomposition thermique du nitrate d’ammonium. Il est connu depuis
longtemps pour son effet euphorisant («gaz hilarant») et a
longtemps été utilisé pour soulager les douleurs du travail et de
l’accouchement. C’est le gaz anesthésique le moins puissant: pour
obtenir une anesthésie générale, il faudrait en administrer 100%,
ce qui est en pratique impossible (hypoxémie). Le N2O est très
rapidement absorbé. Administré à une fraction inspirée de 70%, il
peut entraîner une perte de conscience en 2 minutes environ, ce qui
le rend intéressant pour faciliter l’induction d’une anesthésie
générale. Le mode d’action du N2O est mal connu: il inhibe de
manière non compétitive les récepteurs N-méthyl-D-aspartate du
système nerveux, stimule les neurones de la substance grise
périaqueducale du tronc cérébral (et ainsi les voies inhibitrices
descendantes) et agit sur les récepteurs GABAA spinaux et
supraspinaux (4).
Effets cliniques et indications
L’inhalation de MEOPA produit une anxiolyse (effet euphorisant),
une analgésie légère dite «de surface» et une sédation légère. De
plus, elle entraîne habituellement une amnésie plus ou moins
complète de la procédure, à condition que l’inhalation du produit
soit bien conduite et ininterrompue durant toute la procédure. Le
MEOPA utilisé seul ne garantit donc pas les conditions de confort
(pour le patient) et d’immobilité (pour le médecin) d’une sédation
profonde ou d’une anesthésie générale. Les indications en sont
résumées dans le tableau 2.
Il faut veiller à ce que la facilité d’emploi du MEOPA et
l’amnésie qu’il provoque ne donnent lieu à des indications
abusives.
Le délai d’action est rapide: après 3 minutes d’inhalation et à
condition que le masque soit appliqué de manière étanche (5).
L’effet du MEOPA se dissipe dès le retrait du masque: l’enfant
retrouve son état initial en quelques minutes. La surveillance est
essentiellement clinique: garder un contact verbal permet de
repérer l’apparition d’une sédation excessive qui, si elle
apparaît, se dissipe au retrait du masque. Les détails de la
technique d’administration du MEOPA sont repris dans le tableau
3.
Précautions d’emploi
• L’administration du MEOPA nécessite une formation particulière
et ne peut être réalisée que sur prescription médicale.
• L’inhalation de MEOPA est en principe une technique d’autoadministration qui implique donc la coopération de l’enfant; c’est pourquoi cette technique est moins utilisée chez l’enfant âgé de moins de 2-3 ans.
• Si l’enfant a reçu dans les minutes qui précèdent ou reçoit chroniquement un morphinique ou une benzodiazépine, l’administration de MEOPA peut entraîner une sédation profonde, voire une anesthésie générale, avec les risques qui y sont associés (4).
• L’inhalation de MEOPA est en principe une technique d’autoadministration qui implique donc la coopération de l’enfant; c’est pourquoi cette technique est moins utilisée chez l’enfant âgé de moins de 2-3 ans.
• Si l’enfant a reçu dans les minutes qui précèdent ou reçoit chroniquement un morphinique ou une benzodiazépine, l’administration de MEOPA peut entraîner une sédation profonde, voire une anesthésie générale, avec les risques qui y sont associés (4).
Les précautions de jeûne et une supervision directe par un
médecin familier de la méthode sont, dans ce cas,
indispensables.
• Il faut être prudent si l’enfant fait des fausses déglutitions
à l’état d’éveil (situation de polyhandicap, par exemple): dans ce
cas, il vaut mieux le garder à jeun avant d’utiliser le
MEOPA.
• Afin d’éviter d’exposer le personnel soignant à des concentrations importantes de N2O, l’administration de MEOPA doit être réalisée dans un local bénéficiant d’un système d’évacuation des gaz expirés ou bien aéré.
• Le MEOPA contient par définition 50% d’oxygène: il est cependant utile de surveiller la saturation de l’hémoglobine avec un oxymètre de pouls car cela permet à la personne qui administre le MEOPA de surveiller la fréquence cardiaque et de s’assurer qu’aucune hypoxémie (par obstruction, apnée, etc.) ne survient.
• Afin d’éviter d’exposer le personnel soignant à des concentrations importantes de N2O, l’administration de MEOPA doit être réalisée dans un local bénéficiant d’un système d’évacuation des gaz expirés ou bien aéré.
• Le MEOPA contient par définition 50% d’oxygène: il est cependant utile de surveiller la saturation de l’hémoglobine avec un oxymètre de pouls car cela permet à la personne qui administre le MEOPA de surveiller la fréquence cardiaque et de s’assurer qu’aucune hypoxémie (par obstruction, apnée, etc.) ne survient.
Contre-indications (4-6)
Les contre-indications du MEOPA sont liées soit à ses conditions
d’utilisation – enfant trop jeune (< 3 ans) ou incapable de
collaborer (contreindication relative), phobie du masque,
altération de conscience –, soit aux effets secondaires du N2O
:
• présence d’un pneumothorax, de bulles d’emphysème, d’une
distension gazeuse abdominale ou d’une occlusion intestinale.
Car, du fait de sa plus grande diffusibilité que celle de
l’azote, le N2O pénètre dans les cavités aériennes closes beaucoup
plus rapidement que l’azote n’en sort.
Il augmente ainsi :
- le volume des cavités dont les parois sont distensibles: anses
intestinales, cavité pleurale en cas de pneumothorax, cavité
péritonéale en cas de pneumopéritoine;
- la pression du contenu des cavités à parois rigides: boîte crânienne en cas de pneumencéphalie, sinus isolés des voies aériennes, oreille moyenne si la trompe d’Eustache n’est pas perméable;
- la pression du contenu des cavités à parois rigides: boîte crânienne en cas de pneumencéphalie, sinus isolés des voies aériennes, oreille moyenne si la trompe d’Eustache n’est pas perméable;
• les troubles du métabolisme de la vitamine B12 ou des folates:
homocystinurie, déficit congénital ou acquis en vitamine B12 ou en
cobalamine, tyrosinémie de type 1, acidémie méthylmalonique (4).
Car le N2O oxyde le cobalt de la cobalamine (vitamine B12), ce qui
l’inactive.
Cette vitamine est le cofacteur de l’activation de la
méthionine-synthase et son inactivation entraîne un défaut de
synthèse de la méthionine et une perturbation du métabolisme des
folates à l’origine de désordres de la synthèse de l’ADN et de la
myéline (6).
L’administration prolongée ou répétée de N2O peut ainsi produire
une situation comparable à celle de l’anémie de Biermer (anémie
mégaloblastique, neutropénie et thrombopénie). Des modifications
sanguines mineures ont été observées après l’administration de N2O
pendant 2 à 6h chez des sujets carencés en vitamine B12 ou en
folates. En pratique, le risque d’effets cliniques perceptibles sur
l’hématopoïèse est virtuellement nul car la moelle osseuse dispose
d’une réserve de leucocytes matures suffisante pour plusieurs jours
et le métabolisme de la méthionine ainsi que de l’ADN reprend 3-4
jours après l’arrêt de l’administration du N2O. Il faut cependant
être prudent chez l’enfant à risque de carence en vitamine B12:
végétarisme (7), grêle court sans supplémentation vitaminique… Les
effets de l’inhalation de MEOPA au décours d’une chimiothérapie ne
sont pas connus. Pour le patient, il est recommandé de ne pas
dépasser 60 minutes d’administration en continu et, en cas
d’expositions répétées, pas durant plus de deux semaines (risque de
toxicité médullaire et neurologique) (4, 5). L’Association des
Anesthésistes pédiatriques de Grande-Bretagne recommande de
vérifier la formule sanguine si l’enfant reçoit du MEOPA plus de
deux fois par semaine (Good practice on postoperative and
procedural pain. 2nd edition, 2012. A guideline from the
Association of Paediatric Anaesthetists of Great Britain and
Ireland accessible sur le site www.apagbi.org.uk).
L’administration chronique de N2O, pendant plusieurs mois, peut
conduire à une polyneuropathie démyélinisante sensitivo-motrice
avec atteinte des cordons postérieurs et latéraux de la moelle
(démyélinisation des fibres longues). Cette complication, mais
aussi d’autres problèmes neurologiques qui n’ont été rapportés que
chez des toxicomanes (adultes) au N2O, peut se rencontrer chez des
enfants souffrant des pathologies du métabolisme de la vitamineB12
ou des folates rapportées ci-dessus (8, 9);
• l’administration de N2O augmente les concentrations sanguines
d’homocystéine, ce qui peut entraîner des conséquences
cardiovasculaires chez les patients souffrant
d’hyperhomocystéinémie. L’augmentation des taux sanguins
d’homocystéine après une exposition au N2O est plus importante (en
moyenne: + 228%!) chez l’adolescent opéré de scoliose que chez
l’adulte, mais ces taux reviennent aux valeurs préopératoires en
24h (10). L’implication clinique éventuelle de cette augmentation
est inconnue mais doit être gardée à l’esprit en cas de
thrombophilie;
• en cas de trouble du transport intracérébral des folates, les
taux sanguins de folates sont normaux, mais le taux de
5-méthyltétrahydrofolates dans le LCR est bas. Cette affection
neurologique évolutive peut être due à la présence d’autoanticorps
d’origine auto-immune dirigés contre le récepteur membranaire qui
assure le transport intracérébral des folates ou à un déficit
congénital de ce récepteur suite à une mutation du gène FOLR1. On
ignore si l’administration de MEOPA modifie le dosage diagnostic de
folates dans le LCR ou pourrait aggraver la symptomatologie: dans
le doute, il est préférable de ne pas utiliser le MEOPA chez ces
enfants.
Effets secondaires
Ils disparaissent dans les minutes qui suivent l’inhalation du
mélange.
On distingue:
• effets associés: euphorie, paresthésies, modification des
perceptions sensorielles (auditives, visuelles);
• effets indésirables: endormissement, sensations vertigineuses,
nausées, vomissements (11), angoisse, agitation. En cas de troubles
de la perméabilité de la trompe d’Eustache, on peut observer une
otalgie par augmentation de pression au niveau de l’oreille
moyenne.
Complications
Les complications sont très rares si les indications et la
procédure d’utilisation du MEOPA sont respectées. Une étude
prospective de 35.838 cas n’a rapporté que 27 (0,09%) complications
graves: le principal facteur favorisant est l’association du MEOPA
à un sédatif, un anxiolytique ou un morphinique (10). Quelques cas
de convulsions ont été décrits (11-13): il faut donc utiliser le
MEOPA avec prudence chez les enfants à risque de convulsions (effet
favorisant de l’hyperventilation?). Un enfant a fait un arrêt
cardiaque par asphyxie car on l’a forcé à respirer dans un circuit
destiné à l’inhalation de MEOPA alors que la bonbonne était vide:
ce triste accident nous rappelle que toute sédation demande une
vigilance extrême de la part de ceux qui l’administrent et que la
contention forcée est dangereuse.
En cas d’inefficacité du MEOPA
Si le MEOPA utilisé seul est inefficace, il s’agit soit d’une
indication excessive (le MEOPA n’est pas assez puissant pour la
procédure), soit d’un manque de collaboration (refus, anxiété) de
l’enfant. Il vaut mieux alors renoncer à cette technique et
recourir à d’autres moyens de sédation plus profonde dont le choix
et le dosage doivent être déterminés par un médecin qui a les
connaissances et l’expérience nécessaires à la prise en charge de
la sédation d’un enfant. S’obstiner à utiliser le MEOPA chez un
enfant agité en utilisant la force n’est pas justifiable.
Traçabilité
Une surveillance spécifique de l’exposition du patient et du
personnel soignant doit être organisée sur base, par exemple, d’un
recueil personnalisé de chaque séance d’utilisation (4).
L’inhalation unique de MEOPA n’expose pas l’enfant en bonne santé à
un risque toxique. Cependant, le personnel soignant exposé à
l’inhalation chronique de N2O est davantage enclin que les patients
à développer des complications liées à l’inhibition de la synthèse
de vitamine B12 (anémie, troubles neurologiques, diminution de la
fertilité). Pour prévenir ces risques, des taux légaux maximum
acceptables de concentration en N2O dans l’air ambiant ont été
définis. En France, le taux maximum est de 25ppm («parts par
million») sur 8 heures par jour, 5 jours par semaine: cette valeur
ne peut être réellement obtenue dans les lieux (salle d’urgence ou
de soins, cabinet dentaire) où le MEOPA est utilisé en circuit
ouvert. L’utilisation d’un système d’évacuation des gaz expirés est
donc indispensable pour éviter d’exposer le personnel soignant de
manière répétée à des taux excessifs de N2O. De plus, il est
recommandé de ne pas en pratiquer plusieurs administrations durant
la même journée (4, 5). Le N2O a des effets tératogènes chez le
rat, ce qui a conduit certains auteurs à préconiser de ne pas
utiliser ce gaz chez la femme enceinte pendant la période
d’organogenèse (3 premiers mois de grossesse), voire pendant les 6
premiers mois de la gestation, bien qu’aucun effet délétère n’ait
jamais été rapporté chez l’homme. On ne sait toutefois pas quel est
l’effet réel du N2O sur le développement cérébral et son incidence
éventuelle sur les phénomènes de neuro-apoptose (4, 6). Le N2O fait
partie des gaz à effet de serre, comme le CO2. Libéré dans
l’atmosphère, il contribue à la destruction de la couche d’ozone,
mais la production d’azote d’origine médicale est mineure par
rapport à celle d’origine agricole (engrais etc.).
Remboursement
De nouvelles modalités du remboursement lors de l’utilisation du
MEOPA ont été publiées dans le Moniteur belge du 20 juillet 2012,
paragraphe 3490000, pages 4.0342-4. Elles impliquent notamment que
le médecin ou le dentiste qui prescrit l’utilisation du MEOPA
confirme l’absence de contre-indications à son usage sur un
document qui doit pouvoir être fourni au médecin-conseil. De plus,
la présence physique du médecin et la mesure continue de la
saturation en oxygène sont requises.
Conclusion
L’inhalation de MEOPA est un moyen simple d’obtenir la sédation
légère d’un enfant chez qui une procédure peu douloureuse ou très
anxiogène doit être réalisée. Cette technique nécessite cependant
une formation spécifique et de la rigueur lors de sa mise en
oeuvre, ainsi qu’une connaissance de ses indications,
contre-indications et limites. Elle ne peut être réalisée que sur
prescription médicale et implique une traçabilité de son
utilisation tant chez le patient que chez le personnel
soignant.
Références
1. Murat I, Gall O, Tourniaire B. Procedural pain in children: evidence-based best practice and guidelines. Reg Anesth Pain Med 2003;28:561-72.2. American College of Emergency Physicians. Clinical policy: procedural sedation and analgesia in the emergency department. Ann Emerg Med 2005;45:177-96.
3. Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations. Comprehensive accreditation manuel for hospitals. Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations, Oakbrook Terrace, IL, 2005. 4. Sanders RD, Weimann J, Maze M. Biologic effects of nitrous oxide: a mechanistic and toxicologic review. Anesthesiology 2008;109:707-22.
5. Boulland P, Favier J-C, Villevieille T, et al. Mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote. Rappels théoriques et modalités pratiques d’utilisation. Ann Fr Anesth Réanim 2005;24:1305-12.
6. Schmitt EL, Baum VC. Nitrous oxide in pediatric anesthesia: friend or foe? Curr Opin Anaesthesiol 2008;21:356-9.
7. McNeely JK, Buczulinski B, Rosner DR. Severe neurological impairment in an infant after nitrous oxide anesthesia. Anesthesiology 2000;93:1549-50.
8. Selzer RC, Rosenblatt DS, Laxova R, Hogan K. Adverse effect of nitrous oxide in a child with 5,10- methylenetetrahydrofolate reductase deficiency. N Engl J Med 2003;349:45-50.
9. Doran M, Rassam SS, Jones LM, Underhill S. Toxicity after intermittent inhalation of nitrous oxide for analgesia. BMJ 2004;328:1364-5.
10. Nagele P, Tallchief D, Blood J, Sharma A, Kharasch ED. Nitrous oxide anesthesia and plasma homocysteine in adolescents. Anesth Analg 2011;113:843-8. 11. Onody P, Gil P, Hennequin M. Safety of inhalation of 50% nitrous oxide/oxygen premix. Prospective survey of 35 828 administrations. Drug Safety 2006;29:633-40. 12. Zier JL, Doescher JS. Seizures temporally associated with nitrous oxide administration for pediatric procedural sedation. J Child Neurol 2010;25:1517-20.
13. Lannes M, Desparmet JF, Zifkin BG. Generalized seizures associated with nitrous oxide in an infant. Anesthesiology 1997;87:705-8.
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