Dépistage du cancer colorectal : enfin des tests immunologiques en 2015 !
Paris, le mercredi 29 janvier 2014 –
Refusant de s’en tenir au
peu d’échos récoltés par leurs précédents appels, les
gastro-entérologues ont eu raison de se mobiliser une nouvelle
fois. Leur communiqué du 15 janvier 2014 appelant au remplacement
rapide du test au gaïac (Hémocult) actuellement utilisé dans le
cadre du dépistage du cancer colorectal par un test immunologique
pourrait avoir été entendu.
Les spécialistes avaient notamment
insisté pour que l’appel d’offre en vue d’acheter les tests soit
lancé avant la fin du mois de janvier. C’est chose faite : hier le
ministère de la Santé a annoncé que cette procédure venait d’être
initiée au niveau européen. Si un calendrier de transition du test
au gaïac vers le test immunologique, comme souhaité par la Société
nationale française de gastro-entérologie (SNFGE) n’est pas
précisément établi, le ministère estime que la nouvelle méthode
devrait être disponible avant la fin de l’année.
Une année pour rien
L’avenue de Ségur estime encore que ce changement attendu depuis
plusieurs années et promis pour 2013 contribuera à faire progresser
le taux de participation au programme de dépistage, qui ne dépasse
pas aujourd’hui 32 % (soit bien en deçà de l’objectif de
participation initiale de 45 à 50 %).
Pour 2014, cependant, il
faudra encore s’en tenir à des scores décevants puisque le test au
gaïac restera la seule méthode disponible au mois de mars,
traditionnellement dédié au dépistage du cancer colorectal. Il est
même à redouter que la participation soit plus faible encore que
les années précédentes, une partie des Français ciblés par la
campagne pouvant préférer attendre l’année prochaine.
Les autres retards français
Il est regrettable comme l’ont déploré à de nombreuses reprises
les gastro-entérologues que la France connaisse un tel retard,
alors que la supériorité de la méthode immunologique est signalée
depuis le début des années 2000… soit avant même que le programme
de dépistage ne soit généralisé à la France entière. On notera
cependant comme l’avaient évoqué au printemps dernier pour le JIM
le professeur Jean-Christophe Saurin (secrétaire général de la
SFNGE), le professeur Robert Benamouzig (membre du conseil
d’administration de la SNFGE) et le docteur Bruno Richard-Molard
président de la Société française d’endoscopie digestive
(SFED) que le passage au test immunologique ne constitue par
l’unique retard français dans le domaine de la lutte contre le
cancer colorectal. Ces spécialistes avaient ainsi observé des
lacunes concernant la surveillance des populations à haut risque
ainsi qu’un trop faible soutien à la recherche par rapport à
d’autres pays européens.
Aurélie Haroche
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