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Monday, March 30, 2015

BRAF et adénocarcinome du poumon

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Par le Pr Jean-Louis Pujol (CHU et Laboratoire Epsylon EA 4556 - Montpellier)
Article commenté :
Clinical Characteristics and Course of 63 Patients with BRAF Mutant Lung Cancers
Litvak AM, Paik PK, Woo KM et al.
J Thorac Oncol. 2014 ; 9: 1669-74

Toutes les mutations de BRAF ne se valent pas. Celles qui affectent des hotspots autres que V600 sont de plus mauvais pronostic.


BRAF est venu il y a peu allonger la liste des drivers oncogéniques potentiels de l’adénocarcinome du poumon. Cependant, la rareté des mutations de BRAF dans cette pathologie, de l’ordre de 1 à 2%, limite la connaissance des caractéristiques de la maladie, de la démographie des patients et de leur pronostic.
Cela contraste fortement avec les mutations activatrices de l’EGFR ou les translocations de type EML4-ALK dont la fréquence plus élevée, et surtout une solution thérapeutique dédiée, permettent une meilleure caractérisation clinico-pathologique.

C’est donc le mérite de cet article que d’avoir colligé 63 patients atteints d’adénocarcinome porteurs de mutation de BRAF et d’avoir tenté une comparaison avec une cohorte de patients porteurs d’adénocarcinome avec mutation activatrice de l’EGFR ou d’une mutation de KRAS.

La première observation est que la mutation V600 représente plus de la moitié des mutations de BRAF pour les adénocarcinomes pulmonaires et, qu’à la différence des mutations non V600, la fréquence des malades non-fumeurs y est plus élevée. Ceci est relatif dans la mesure où la proportion de fumeurs reste cependant supérieure à 90%.
Pour les stades limités, la mutation de BRAF ne semble pas prédictive d’un pronostic particulier ; pour les stades étendus par contre, la mutation de BRAF pourrait influencer la survie globale : celle-ci est moins bonne que pour les patients avec mutation activatrice de l’EGFR mais cependant meilleure que pour les malades avec mutation de KRAS.

Comme le lecteur le sait, le dabrafénib ou le vémurafénib, TKI ciblant BRAF de deuxième génération, ne sont prescrits que pour les mutations V600 et ceci explique probablement le meilleur pronostic de ce type de mutation en comparaison avec les patients porteurs d’adénocarcinome BRAF muté sur un autre hotspot. On voit alors à l’évidence que la mutation de BRAF voit son pronostic nettement influencé par l’accessibilité ou non à une thérapie ciblée.

Enfin, beaucoup de patients ont présenté un deuxième cancer et, la plupart du temps, étaient porteurs alors d’une mutation de KRAS. Il faut y voir deux mutations, BRAF et KRAS, toutes deux dépendantes d’un même facteur de risque, le tabac et non pas la coexistence dans une même tumeur, de deux drivers oncogéniques.

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