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Tuesday, January 27, 2015

La 18F-FDG-TEP-TDM postopératoire pour juger du pronostic des cancers différenciés de la thyroïde

Les cancers différenciés de la thyroïde, papillaires ou folliculaires sont réputés pour leur rareté et leur bon pronostic. Ils représentent environ 1 % des cancers. Les formes papillaires qui sont les plus fréquentes (80 %) ont tendance à métastaser vers les chaînes ganglionnaires, alors que les formes folliculaires sont plutôt hématophiles, avec un risque d’envahissement principalement pulmonaire et osseux.  Leur traitement est idéalement chirurgical et leur suivi a longtemps reposé sur le balayage corps entier à l’iode 131 qui reste une technique de référence. L’avènement de la tomographie à émission de positons (TEP) couplée à la tomodensitométrie (TDM) réalisée après injection IV de FDG (fluorodésoxyglucose), analogue du glucose, a changé la donne, comme dans de nombreux domaines de l’oncologie.
Une étude de cohorte prospective réalisée en Italie en témoigne. Elle a inclus 60 patients atteints d’un cancer différencié de la thyroïde récemment diagnostiqué et traité par thyroïdectomie totale. La 18F-FDG-TEP a été systématiquement pratiquée dans la période postopératoire, après arrêt de la l-thyroxine et avant traitement par l’iode 131. Le bilan clinique a été complété par des dosages biologiques et une échographie cervicale, répétés au cours d’un suivi d’une durée moyenne de 31,7 ± 20,6 mois (extrêmes, 6-67 mois). Le principal critère de jugement de l’étude était la survie sans récidive. L’analyse des données a reposé sur le modèle des risques proportionnels de Cox et les courbes de survie ont été obtenues au moyen de la méthode de Kaplan-Meier, le seuil de signification statistique étant estimé par le test du log-rank.
La FDG-TEP-TDM s’est avérée négative chez 63 % des participants. Elle a révélé diverses anomalies chez les autres : (1) une captation du traceur dans la loge thyroïdienne (20 %) ; (2) des métastases à distance (5 %) ; (3) un envahissement ganglionnaire (12 %). Dans les deux derniers cas de figure (métastases systémiques ou ganglionnaires), le taux de récidives s’est avéré plus élevé, soit 50 % versus 6 % en cas de FDG-TEP normale ; p < 0,05).
En analyse univariée, les taux de thyroglobuline, les résultats de l’échographie cervicale et ceux de la FDG-TEP ont été corrélés à la survie sans récidive. Cependant, en analyse multivariée, la corrélation n’a subsisté que pour la thyroglobuline et la FDG-TEP. La négativité de cette dernière a été associée à une survie meilleure au sein du groupe considéré dans son entier ou encore en cas d’élévation des taux de thyroglobuline (> 10 ng/ml).
Cette étude de cohorte prospective plaide en faveur de l’intérêt pronostique de la FDG-TEP-TDM chez les patients atteints d’un cancer différencié de la thyroïde, dès lors que l’examen est réalisé dans la période postopératoire. 
La normalité de l’examen est un facteur prédictif de la survie sans récidive, indépendamment des autres variables pronostiques.
Dr Philippe Tellier
RÉFÉRENCE
Pace L et coll. Prognostic Role of 18F-FDG PET/CT in the Postoperative Evaluation of Differentiated Thyroid Cancer Patients. Clin Nucl Med., 2015; 40: 111-5.

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