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Monday, January 19, 2015

Surveillance active des cancers de la prostate à risque faible dans le Michigan

Il semble que beaucoup de cancers de la prostate (KP) à risque faible (RF) soient traités par excès. Pour éviter cette  dérive, plusieurs urologues recommandent de ne pas traiter tous les KPRF, mais de leur opposer une surveillance active (SA) afin d’épargner le traitement aux patients atteints de KP sans signes de progression.
Mais la SA n’est pas encore très diffusée ; aussi les auteurs ont-ils rapporté de concert leur expérience au sein du groupement MUSIC (Michigan Urologic Surgery Improvement Collaborative), intéressant 90 % des urologues du Michigan.
Tous les porteurs de KP ont été répertoriés en fonction de critères (âge, pathologies associées, variations du dosage de l’antigène spécifique de la prostate -PSA-, stade, score de Gleason, nombre de biopsies positives, traitements, etc.)
Les KPRF, définis par les critères de d’Amico,  à savoir : stade T1-T2a (au maximum, palpables sur un seul lobe),
PSA ≤ 10 ng/ml, et score de Gleason ≤ 6, ont été examinés par MUSIC, pour connaître le taux initial de SA, étant entendu que ce n’est qu’au bout de 3 mois que le traitement initial (y compris SA) était stipulé dans le recueil de données.
Pendant les 16 mois qui ont suivi mars 2012, les praticiens de 17 centres du Michigan ont réuni une cohorte de 682 KPRF répondant aux critères ci-dessus, dont 90 % avaient ≤ 4 biopsies positives. Parmi les 627 hommes (âge moyen 63 ans) dont le traitement initial a été documenté, 304 (48 %) ont bénéficié d’une SA, dont 15 (sur 20) à l’issue d’une 2ème série de biopsies. La SA a été davantage utilisée chez les hommes plus âgés, avec plus de pathologies associées, et moins de biopsies positives, mais a aussi varié selon les centres. Chez ceux (137)  qui ont été suivis au moins 12 mois, presque tous ont eu de nouveaux dosages de PSA, et 30 % une nouvelle série de biopsies prostatiques.
Si on se base uniquement sur les données de la caisse de soins disponible, on constate que 57 malades sur 67 (85 %) n’ont pas reçu d’autres traitements,  que 7 (10 %)  ont été traités par un traitement local (chirurgie, curiethérapie ou radiothérapie externe), les 3 autres ayant violé le protocole (traitement entrepris avant les 3 mois d’attente ou dans une autre structure).
Près de la moitié des hommes du Michigan porteurs d’un cancer de la prostate à risque faible sont placés initialement sous surveillance active, ce qui laisse supposer une meilleure acceptation que naguère à cette approche, qui évite des traitements inutiles.
Dr Jean-Fred Warlin
RÉFÉRENCES
Womble PR et coll. : Contemporary use of initial active surveillance among men in Michigan with low-risk prostate cancer. Eur Urol., 2015; 67: 44-50.

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