Douleurs neuropathiques après pose de prothèse totale de genou
Les interventions orthopédiques sont une source majeure de
douleurs neuropathiques souvent ignorées. D’où l’intérêt du travail
de JR Phillips et coll. qui ont mis en place une étude prospective
avec un suivi minimal de trois ans chez des patients ayant eu une
prothèse totale de genou.
L’objectif principal de cette étude était d’établir la
prévalence de la douleur post-opératoire et d’évaluer l’impact des
douleurs neuropathiques. En second lieu, il était prévu de
rechercher les facteurs prédictifs pouvant permettre d’anticiper
l’évolution douloureuse, et notamment neuropathique, des patients
ayant eu une pose de prothèse totale de hanche. Parmi les 96
patients inclus, d’âge moyen 71 ans, 56 % étaient des femmes. La
durée moyenne du suivi a été de 46 mois (39 à 51). Les évaluations
préopératoires ont comporté une évaluation de la douleur par
échelle visuelle analogique, le Hospital Anxiety and Depression
Score ainsi que le painDETECT score pour le dépistage des douleurs
neuropathiques. Une évaluation fonctionnelle a par ailleurs été
effectuée grâce au Oxford Knee Score.
En préopératoire, le score de douleur selon l’échelle visuelle
analogique de 0 à 10 était de 5,8 et une amélioration graduelle a
pu être constatée en post-opératoire (p < 0,001). Plus
précisément, le score était de 4,5 de J3 à J5, de 3,2 à 6 semaines,
de 2,4 à 3 mois, de 2,4 à 3 mois, de 2 à 6 mois, de 1,7 à 9 mois,
de 1,5 à un an et de 2 à 46 mois. Il existait une corrélation très
forte (r > 0,7 ; p < 0,001) entre les scores moyens de
l’échelle visuelle analogique et les scores moyens du painDETECT à
3 mois, un an, et 3 ans après l’intervention. En revanche, aucune
corrélation entre les scores préopératoires et aucun des scores
post-opératoires n’a été mise en évidence. Si la douleur
neuropathique semble être un problème sous-estimé chez les patients
chez lesquels une prothèse totale de hanche est mise en place, et
dont le pic de survenue semble se situer entre 6 semaines et 3 mois
après l’intervention, cette étude n’a néanmoins pas permis de
mettre en évidence des facteurs prédictifs qui pourraient permettre
de mettre en œuvre des stratégies thérapeutiques
adaptées.
Dr Patricia Thellier
No comments:
Post a Comment