Chirurgie de Mohs en hausse…
Utilisée depuis plusieurs dizaines d’années aux Etats-Unis, la
chirurgie micrographique de Mohs consiste à réaliser une exérèse
limitée des tumeurs cutanées et à analyser en extemporané la pièce
d’exérèse en la compartimentant en différents secteurs examinés les
uns après les autres. La présence d’un résidu tumoral sur un de ces
secteurs amène à élargir l’exérèse à ce niveau.
« L’esprit » de ce type de chirurgie est de permettre des
exérèses plus limitées mais néanmoins complètes sans opter d’emblée
pour des marges d’exérèse « pré-établies » qui aboutissent
immanquablement à des pertes de substances plus importantes et
parfois inutiles. Aux Etats-Unis, la chirurgie micrographique de
Mohs est pratiquée par un seul praticien habilité à réaliser
l’exérèse et à analyser les prélèvements histologiques. En
France, cette chirurgie, qui est moins développée, nécessite la
coopération en extemporané de l’anatomopathologiste mais avec un
différé de 24 ou 48 h entre le geste chirurgical et l’analyse
micrographique.
Cette technique s’adresse essentiellement aux carcinomes
basocellulaires, moins souvent aux carcinomes épidermoïdes ou à
d’autres tumeurs plus rares.
L’étude présentée vaut par la quantité de cas colligés puisqu’il s’agit de 20 821 cas de tumeurs enlevées par chirurgie micrographique de Mohs dans 23 centres nord-américains.
L’étude présentée vaut par la quantité de cas colligés puisqu’il s’agit de 20 821 cas de tumeurs enlevées par chirurgie micrographique de Mohs dans 23 centres nord-américains.
L’élément essentiel de cette étude est de relever les effets
secondaires de la technique qui concerne au total 130 cas sur plus
de 20 000 exérèses soit une fréquence de 0,6 %. Ces effets
secondaires sont essentiellement des infections, des retards à la
cicatrisation, des saignements incontrôlés et exceptionnellement
des troubles de la sensibilité dans la zone traitée.
Cette observatoire de la chirurgie micrographique de Mohs
confirme la relative innocuité de cette méthode et conforte le fait
que, dans les carcinomes cutanés, en particulier dans des zones où
la taille de l’exérèse est un facteur limitant, elle constitue une
approche tout à fait intéressante et sûre.
Dr Patrice Plantin
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