La crise suicidaire, sa fréquence, ses causes
Par Jean-Louis Pujol (CHU de Montpellier et Laboratoire Epsylon EA 4556)
Article commenté :
Death ideation in cancer patients: contributing factors.
Madeira N, Albuquerque E, Santos T et al.
J Psychosoc Oncol. 2011 ; 29(6):636-42.
Vu d’une perspective purement psychiatrique, le désir de mourir tel qu’il peut être exprimé, par exemple, par un patient en phase terminale, est intégré à une suite de phénomènes isoformes : l’idée suicidaire (active ou passive), la tentative de suicide, le suicide, les demandes de suicide assisté, les demandes d’euthanasie.
Ces idéations, fréquemment exprimées de façon transitoire en tant que maintien d’une maîtrise que le malade exercerait sur une situation si elle devenait trop pénible ou trop longue, deviennent pathologiques avec leur pérennisation. C’est ici que réside la différence faite par les auteurs entre pensées morbides et idéations suicidaires.
Cet article nous montre que les idéations suicidaires relevées au cours d’entretiens semi-directifs menés auprès de patients atteints de cancer sont beaucoup plus fréquentes qu’elles ne paraissent au travers de l’expression spontanée. Dans cette étude, 34% des patients avaient des pensées morbides, alors que 10% avaient une idéation suicidaire.
Différents facteurs de risque d’idéation suicidaire ont pu être identifiés. Ce sont pour l’essentiel la douleur non contrôlée et des comorbidités liées à un diagnostic de dépression ou de dysthymie. D’autre facteurs indiquent un risque moins important : le sexe féminin, le caractère isolé du sujet, le sentiment de désespérance tel que mesuré par l’échelle de Beck.
Bien que les pensées morbides soient fréquentes et jalonnent le parcours ordinaire d’un patient atteint de cancer, elles ont le plus souvent un caractère transitoire. L’idéation suicidaire est quant à elle, plus rare mais lourde de souffrance pour le malade. Elle mérite un effort du clinicien pour être détectée en s’appuyant sur les facteurs de risque identifiés par cette étude.
Article commenté :
Death ideation in cancer patients: contributing factors.
Madeira N, Albuquerque E, Santos T et al.
J Psychosoc Oncol. 2011 ; 29(6):636-42.
Vu d’une perspective purement psychiatrique, le désir de mourir tel qu’il peut être exprimé, par exemple, par un patient en phase terminale, est intégré à une suite de phénomènes isoformes : l’idée suicidaire (active ou passive), la tentative de suicide, le suicide, les demandes de suicide assisté, les demandes d’euthanasie.
Ces idéations, fréquemment exprimées de façon transitoire en tant que maintien d’une maîtrise que le malade exercerait sur une situation si elle devenait trop pénible ou trop longue, deviennent pathologiques avec leur pérennisation. C’est ici que réside la différence faite par les auteurs entre pensées morbides et idéations suicidaires.
Cet article nous montre que les idéations suicidaires relevées au cours d’entretiens semi-directifs menés auprès de patients atteints de cancer sont beaucoup plus fréquentes qu’elles ne paraissent au travers de l’expression spontanée. Dans cette étude, 34% des patients avaient des pensées morbides, alors que 10% avaient une idéation suicidaire.
Différents facteurs de risque d’idéation suicidaire ont pu être identifiés. Ce sont pour l’essentiel la douleur non contrôlée et des comorbidités liées à un diagnostic de dépression ou de dysthymie. D’autre facteurs indiquent un risque moins important : le sexe féminin, le caractère isolé du sujet, le sentiment de désespérance tel que mesuré par l’échelle de Beck.
Bien que les pensées morbides soient fréquentes et jalonnent le parcours ordinaire d’un patient atteint de cancer, elles ont le plus souvent un caractère transitoire. L’idéation suicidaire est quant à elle, plus rare mais lourde de souffrance pour le malade. Elle mérite un effort du clinicien pour être détectée en s’appuyant sur les facteurs de risque identifiés par cette étude.
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