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Wednesday, April 9, 2014

Carcinomes primitifs indéterminés : 

qu’apporte la FDG-TEP-TDM ?

Certains cancers se révèlent volontiers par des métastases ou des syndromes paranéoplasiques qui déclenchent un bilan étiologique parfois négatif. 

Ces carcinomes occultes ou indéterminés (COI) posent un problème diagnostique, pronostique et thérapeutique majeur. La tomographie par émission de positons couplée à la tomodensitométrie (TEP-TDM) est désormais recommandée dans la prise en charge d’une pathologie qui est loin d’être rare. Le médicament radiopharmaceutique de choix est actuellement le classique FDG (fluoro-désoxyglucose), un analogue du glucose marqué par le fluor 18, émetteur de positons. L’intérêt de cette exploration est triple : identifier le carcinome primitif, préciser l’extension de la maladie et déterminer ainsi le pronostic.
Une petite étude rétrospective illustre le propos, dans laquelle ont été inclus 70 patients atteints d’un COI. Les résultats de la FDG-TEP-TDM ont été confrontés aux données histopathologiques et  au suivi à plus ou moins long terme, selon l’évolution clinique. Pour chaque participant, le SUVmax (standardized uptake value) de la lésion la plus « fixante » a été déterminé.
L’examen a permis d’identifier le carcinome primitif dans 26 % des cas. La durée du suivi au terme de cette exploration a été comprise entre 3 et 45 mois. Le traitement statistique des données a reposé sur une analyse de Kaplan-Meier. En l’absence de tumeur primitive identifiable, le taux de survie à un an a été estimé à 92 %.  En cas d’extension locorégionale, donc limitée, ce dernier a été de 78 % pour tomber à 34 % en cas de dissémination métastatique étendue. Le taux de survie à 3 ans dans les 3 groupes ainsi définis a été respectivement de 73 %, 71 % et 23 % (p=0,001). Le fait que la tumeur primitive soit identifiée n’a eu aucune incidence sur la survie dans les formes avec extension locorégionale (p=0,25 versus lésion indéterminée) ou encore avec une dissémination étendue (p=0,26). La valeur du SUVmax n’a été en aucun cas corrélée à la survie.
De cette étude rétrospective, il ressort que, face à un CIO, la FDG-TEP-TDM ne fait pas de miracles. Néanmoins, comme cela est déjà établi, cette technique permet de localiser le carcinome primitif chez un patient sur quatre, ce qui n’est pas sans incidence thérapeutique et pronostique, pour peu qu’il n’y ait pas d’extension locorégionale ou systémique. Cette éventualité est malheureusement rare dans la pratique courante. Dans les autres cas de figure, la FDG-TEP-TDM permet de se faire rapidement une idée assez précise du pronostic vital qui est clairement mis en jeu dans les formes extensives, que le carcinome primitif soit localisé ou non.
L’évaluation de la réponse aux stratégies thérapeutiques retenues fait aussi partie de ses possibilités. 
Dr Philippe Tellier
Références
Breuer N et coll. : Prognostic Relevance of 18F-FDG PET/CT in Carcinoma of Unknown Primary. Clin Nucl Med. 2014; 39: 131-5.

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