Fièvre et neutropénie en oncologie pédiatrique : une infection identifiée dans une minorité de cas
Fièvre et neutropénie (FN) compliquent fréquemment les
traitements anticancéreux, mettant en jeu le pronostic vital. Le
traitement est basé sur une antibiothérapie empirique guidée par
des protocoles. L’identification des agents pathogènes, de leur
sensibilité aux traitements et de l’évolution est capitale pour
adapter ces protocoles. Mais ce n’est le cas, semble-t-il, que dans
une minorité d’observations.
Une étude prospective suisse et allemande, impliquant 8 centres d’oncologie pédiatrique, a été réalisée sur la période 2004-2007. Elle a porté sur les patients de 1 à 18 ans, à l’exception de ceux soumis à une chimiothérapie médullaire immunosuppressive. La fièvre a été définie par une température axillaire ≥ 38°5 une fois ou ≥ 38° pendant au moins 2 heures et la neutropénie quand le compte était ≤ 0,5 G/L.
L’antibiothérapie IV à large spectre couvrait les Gram- et les Gram+ sauf S aureus méthi-R, les staphylocoques coagulase négative (SC-) et les entérocoques. Dans les 24 heures suivantes, le traitement était éventuellement adapté pour couvrir les S aureus méthi-R, SC-, entérocoques et Gram- résistant, en fonction des résultats cliniques et bactériologiques, en tenant compte des protocoles sur les bactériémies.
Une étude prospective suisse et allemande, impliquant 8 centres d’oncologie pédiatrique, a été réalisée sur la période 2004-2007. Elle a porté sur les patients de 1 à 18 ans, à l’exception de ceux soumis à une chimiothérapie médullaire immunosuppressive. La fièvre a été définie par une température axillaire ≥ 38°5 une fois ou ≥ 38° pendant au moins 2 heures et la neutropénie quand le compte était ≤ 0,5 G/L.
L’antibiothérapie IV à large spectre couvrait les Gram- et les Gram+ sauf S aureus méthi-R, les staphylocoques coagulase négative (SC-) et les entérocoques. Dans les 24 heures suivantes, le traitement était éventuellement adapté pour couvrir les S aureus méthi-R, SC-, entérocoques et Gram- résistant, en fonction des résultats cliniques et bactériologiques, en tenant compte des protocoles sur les bactériémies.
Au total, une infection définie par la microbiologie a été
identifiée dans 95 cas sur 441 épisodes de FN (22 %) : bactériémie
67/441 (15 %), infection bactérienne focale 8 (1,8 %), virale 29
(6,6 %), fongique 5 (1,1 %). Les épisodes de FN de cause définie,
en comparaison des non identifiés ont duré plus longtemps : médiane
5 jours (différence interquartile 3-8) contre 2 (DIQ 1-3
P<0,001). Les durées d’hospitalisation ont été plus prolongées :
10 jours (6-14) contre 5 (3-8, P<0,001), les antibiotiques
administrés plus longtemps : 10 jours (7-14) contre 5 (4-7, P<
0,001) et les transferts en soins intensifs plus fréquents : 13/95
(14%) contre 7/346 (2 %, P<0,001). Le traitement empirique des
67 épisodes de bactériémie, selon le protocole, a été très
efficace. Pour les 58 cas où un antibiogramme était disponible,
l’efficacité clinique (56/58) était supérieure à l’efficacité
microbiologique (45/58) définie par l’absence d’une
bactériémie après l’initiation de l’antibiothérapie. La principale
cause était les hémocultures positives à SC-. Cependant, dans cette
série, aucun cas de S aureus méthi-R, entérocoque
résistant à la vancomycine ou de Gram- à β-lactamase de spectre
étendu n’a été signalé.
En conclusion, un agent identifiable à l’origine des épisodes de
FN est rarement trouvé. En sa présence, l’antibiothérapie
probabiliste est efficace;
Pr Jean-Jacques Baudon
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