Adénopathies cervicales néoplasiques : l’imagerie moléculaire est plus performante pour identifier la tumeur primitive
Les adénopathies cervicales subaiguës ou chroniques peuvent
révéler une tumeur maligne qui s’est développée silencieusement. Il
est évident que la prise en charge thérapeutique est étroitement
conditionnée par l’identification de cette dernière, dans un
premier temps topographique avant de connaître sa nature et son
type.
Les stratégies diagnostiques actuelles reposent en grande partie sur l’imagerie. Certaines techniques sont plutôt morphologiques : c’est le cas de la tomodensitométrie avec injection de produit de contraste (TDM-PC), couplée ou non à l’IRM (TDM-IRM-PC). D’autres relèvent de l’imagerie moléculaire : il s’agit principalement de la tomographie par émission de positons associée à la TDM et réalisée en règle après injection d’un analogue du glucose, le 18F-déoxyglucose (FDG-TEP-TDM).
Une étude a comparé les performances diagnostiques de ces explorations complémentaires chez 56 patients ayant des adénopathies cervicales a priori néoplasiques. Dans tous les cas, l’examen clinique et les examens endoscopiques s’étaient avérés négatifs, laissant le diagnostic étiologique en suspens. Les résultats de la biopsie guidée, effectuée sous anesthésie générale ont servi de standard de référence. La comparaison des performances des diverses explorations a reposé sur le test de Mc Nemar. Une tumeur primitive a été in fine détectée au niveau de 32 sites chez 31 participants (55 %). Dans tous les cas, il s’agissait d’une lésion de la sphère ORL affectant : (1) une amygdale palatine (n = 26) ; (2) l’hypopharynx (n = 2) ; (3)la base de la langue (n = 2) ; (4) le nasopharynx (n = 2).
La FDG-TEP-TDM n’a détecté que 22 des 32 tumeurs primitives, ce qui conduit à une sensibilité de 69 %, une valeur qui peut sembler faible, mais qui s’avère bien supérieure à celle de la TDM -PC (soit 16 %, p < 0,001) et même celle de la TDM-IRM-PC (41 %, p =0,039). La spécificité des trois techniques s’est révélée comparable, soit respectivement 88 %, 76 % et 59 % (p > 0,4). Si l’on raisonne en termes de courbes ROC (receiver operating characteristics curve), l’avantage pour la FDG-TEP-TDM se confirme, avec une AUC (area under the curve) de 0,759, versus 0,531 pour la TDM-PC (p=0,001) et de 0,537 pour la TDM-IRM-PC (p=0,036). Plus concrètement, la FDG-TEP-TDM a détecté 8 des 16 tumeurs malignes qui avaient échappé à la TDM-IRM-PC. En outre, elle a mis en évidence une métastase distale dans un cas et identifié deux cancers synchrones.
En bref, l’imagerie moléculaire incarnée par la FDG-TEP-TDM s’avère plus sensible que l’imagerie morphologique (TDM-PC ou même IRM-TDM-PC) dans l’identification des tumeurs malignes révélées par des adénopathies cervicales. Dans cette série, toutes les lésions siégeaient dans la sphère ORL, ce qui n’est pas surprenant.
Leur localisation précise, qui s’avère difficile dans cette région, guide la biopsie et il est clair que cette information a tout lieu d’améliorer la prise en charge thérapeutique, même si l’étude ne permet pas de l’affirmer, et pour cause, car tel n’était pas son objectif.
Dr Philippe Tellier
Les stratégies diagnostiques actuelles reposent en grande partie sur l’imagerie. Certaines techniques sont plutôt morphologiques : c’est le cas de la tomodensitométrie avec injection de produit de contraste (TDM-PC), couplée ou non à l’IRM (TDM-IRM-PC). D’autres relèvent de l’imagerie moléculaire : il s’agit principalement de la tomographie par émission de positons associée à la TDM et réalisée en règle après injection d’un analogue du glucose, le 18F-déoxyglucose (FDG-TEP-TDM).
Une étude a comparé les performances diagnostiques de ces explorations complémentaires chez 56 patients ayant des adénopathies cervicales a priori néoplasiques. Dans tous les cas, l’examen clinique et les examens endoscopiques s’étaient avérés négatifs, laissant le diagnostic étiologique en suspens. Les résultats de la biopsie guidée, effectuée sous anesthésie générale ont servi de standard de référence. La comparaison des performances des diverses explorations a reposé sur le test de Mc Nemar. Une tumeur primitive a été in fine détectée au niveau de 32 sites chez 31 participants (55 %). Dans tous les cas, il s’agissait d’une lésion de la sphère ORL affectant : (1) une amygdale palatine (n = 26) ; (2) l’hypopharynx (n = 2) ; (3)la base de la langue (n = 2) ; (4) le nasopharynx (n = 2).
La FDG-TEP-TDM n’a détecté que 22 des 32 tumeurs primitives, ce qui conduit à une sensibilité de 69 %, une valeur qui peut sembler faible, mais qui s’avère bien supérieure à celle de la TDM -PC (soit 16 %, p < 0,001) et même celle de la TDM-IRM-PC (41 %, p =0,039). La spécificité des trois techniques s’est révélée comparable, soit respectivement 88 %, 76 % et 59 % (p > 0,4). Si l’on raisonne en termes de courbes ROC (receiver operating characteristics curve), l’avantage pour la FDG-TEP-TDM se confirme, avec une AUC (area under the curve) de 0,759, versus 0,531 pour la TDM-PC (p=0,001) et de 0,537 pour la TDM-IRM-PC (p=0,036). Plus concrètement, la FDG-TEP-TDM a détecté 8 des 16 tumeurs malignes qui avaient échappé à la TDM-IRM-PC. En outre, elle a mis en évidence une métastase distale dans un cas et identifié deux cancers synchrones.
En bref, l’imagerie moléculaire incarnée par la FDG-TEP-TDM s’avère plus sensible que l’imagerie morphologique (TDM-PC ou même IRM-TDM-PC) dans l’identification des tumeurs malignes révélées par des adénopathies cervicales. Dans cette série, toutes les lésions siégeaient dans la sphère ORL, ce qui n’est pas surprenant.
Leur localisation précise, qui s’avère difficile dans cette région, guide la biopsie et il est clair que cette information a tout lieu d’améliorer la prise en charge thérapeutique, même si l’étude ne permet pas de l’affirmer, et pour cause, car tel n’était pas son objectif.
Dr Philippe Tellier
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