Morphine per os dans les coliques néphrétiques, 

une alternative ?

(Payandemehr P et al. Int J Emerg Med. 2014 Jan 3; 7(1): 1) 

Cet article iranien propose une étude monocentrique randomisée avec double aveugle pour comparer l'efficacité de la morphine per os (buprénorphine 2 mg en sublingual) versus 0,1 mg/kg de morphine IVD dans les coliques néphrétiques aux urgences chez des patients âgés de 18 à 55 ans (fourchette d'âges classiques des coliques néphrétiques). Les groupes étaient comparables initialement. Les efficacités antalgiques étaient comparables sur l'échelle de la douleur passant de 9,8 initialement à 5,22 puis 2,3 dans le groupe buprénorphine contre 9,78, 4,25 et 1,8 dans le groupe morphine, à respectivement 0, 20 et 40 minutes. Les vertiges étaient plus fréquents dans le groupe buprénorphine (62,1% versus 37,5%, p<0,05), les autres effets secondaires étaient équivalents en termes d'hypotensions, nausées, prurit, dépression respiratoire... La buprénorphine sublinguale est donc équivalente à la morphine IV dans les coliques néphrétiques malgré des effets secondaires plus fréquents.  

Certes, il aurait été intéressant de proposer de façon concomitante, dans les deux groupes, des anti-inflammatoires non stéroïdiens qui doivent être prescrits dans les coliques néphrétiques (recommandation de grade A). 

De plus, l'utilisation d'un agoniste antagoniste morphinique peut amputer l'efficacité d'un morphinique agoniste pur utilisé secondairement en cas de récidive ou d'efficacité partielle. 

Néanmoins, cette étude permet à des patients de pouvoir imaginer sereinement des voyages dans des zones peu médicalisées, en ayant la certitude qu'un soulagement efficace peut arriver par un traitement per os dans une des pathologies qui restent les plus douloureuses actuellement en aiguë. 

Article en accès libre.
http://link.springer.com/article/10.1186/1865-1380-7-1