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Saturday, February 7, 2015

Une décision qui arrive trop tard pour Ginette Leblanc

Décédée en 2013, elle avait réclamé en vain l’aide médicale à mourir

PHOTO ARCHIVESGinette Leblanc est décédée en 2013 de la maladie de Lou Gehrig après avoir mené un combat juridique pour recevoir l’aide médicale à mourir.
TROIS-RIVIÈRES | Le conjoint de Ginette Leblanc, morte après avoir réclamé en vain de l’aide médicale pour mourir, se réjouit de la décision de la Cour suprême rendue hier de permettre aux personnes souffrantes de demander que l’on mette fin à leurs souffrances.
Claude Deschesnes est cependant triste que cette décision ne soit pas arrivée avant.
«C’est trop peu, trop tard pour Ginette», a-t-il dit. Néanmoins, il ne cache pas que cette décision ouvre la voie pour ceux et celles qui continuent le combat pour le suicide assisté.
«Je vis beaucoup d’émotions en ce moment. Le 2 février, ça a fait deux ans que Ginette est décédée. Je ne souhaite à personne de vivre ce qu’elle a vécu pendant ses 30 derniers jours», mentionne Claude Deschesnes.

La décision de la Cour Suprême arrive deux ans trop tard pour Ginette Leblanc.
Deux ans de lutte
Ginette Leblanc a lutté pour avoir le droit au suicide assisté. Elle souffrait de la sclérose latérale amyotrophique, mieux connue sous le nom de la maladie de Lou Gehrig. Elle est décédée en 2013, après deux ans de combat juridique pour obtenir le droit à l’aide médicale à mourir.
Sa cause était également entendue devant la Cour suprême, mais elle s’est éteinte avant que le plus haut tribunal du pays puisse statuer sur sa demande.
Selon Claude Deschesnes, sa femme n’avait pas à souffrir comme cela a été le cas. «Elle répondait à tous les critères établis aujourd’hui par la Cour suprême.»
Suicide
M. Deschesnes se rappelle que Ginette Leblanc a souvent pensé au suicide, une fois clouée à son fauteuil roulant. «Elle avait promis à sa fille de ne pas le faire. Elle a été bonne et forte jusqu’à la fin.»
Ginette Leblanc ne pouvait pas prendre l’avion vers un pays où le suicide assisté est autorisé pour finir ses jours.
«Elle devait tout faire toute seule, mais elle n’était pas capable. Sinon, moi, j’aurais été accusé pour l’avoir aidée.»
Mourir en paix
Il soutient que Ginette Leblanc aurait été très heureuse de la décision de la Cour suprême. Il affirme avoir visionné une vidéo d’aide médicale à mourir.
«C’est très beau. La personne peut parler à ses proches, et puis elle s’endort. Quoi de plus beau que de dire: aujourd’hui, je m’en vais.»
Un suivi strict devra tout de même être effectué pour éviter les erreurs, mais, selon lui, cela reste ultimement un pas dans la bonne direction.
«Mais Ginette, je ne peux pas l’oublier. Le seul regret que j’ai, c’est de ne pas l’avoir rencontrée plus tôt.»

CE QU’ILS ONT DIT
«
C’est une erreur de jugement. La Cour suprême a mis plus d’importance sur le droit de choisir la mort que sur les critères nécessaires visant à améliorer la vie. »
– DR PAUL SABA, DE LA COALITION DES MÉDECINS POUR LA JUSTICE SOCIALE
«
Nous aurons assumé un leadership qui aura maintenant été reconnu dans le Canada tout entier, et je suis convaincu qu’il fera école. » 
« Ce que nous avons débattu au Québec maintenant se retrouve dans le reste du Canada. Les politiciens ont le devoir de mettre en place des lois qui reflètent la pensée la plus commune de la population. »
– GAÉTAN BARRETTE, MINISTRE DE LA SANTÉ DU QUÉBEC
«
Le Québec a vraiment tracé la voie, et on l’a fait de la plus belle manière possible: de manière non partisane, totalement démocratique. » 
« Aujourd’hui, c’est ce qui est le plus beau, c’est que c’est l’intérêt supérieur de ces personnes malades qui triomphe, ce sont les valeurs auxquelles on croit au Québec qui triomphent. »
– VÉRONIQUE HIVON, DÉPUTÉE PÉQUISTE
«
Il s’agit d’une question délicate pour de nombreux Canadiens, et les parties au débat défendent fermement leurs convictions. Nous allons étudier la décision et nous assurer de tenir compte de toutes les perspectives au sujet de cet enjeu difficile. »
– PETER MACKAY, MINISTRE FÉDÉRAL DE LA JUSTICE
«
Nous demandons maintenant que la Chambre des communes et le gouvernement reconnaissent et se plient à la décision de la Cour et abandonnent toute action visant à nuire à la Loi sur les soins de fin de vie adoptée par l’Assemblée nationale. »
– MARIO BEAULIEU, CHEF DU BLOC QUÉBÉCOIS
«
Je suis un libéral, ce qui signifie que je crois en la liberté de choix des gens et d’une façon à ce que notre société protège les plus vulnérables. »
– JUSTIN TRUDEAU, CHEF DU PARTI LIBÉRAL DU CANADA

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