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Wednesday, October 2, 2013

Pronostic actualisé de l’ischémie critique 
de jambe
Publié le 19/09/2013

L’ischémie critique de jambe (ICJ) se définit comme une douleur chronique au repos, avant même l’apparition d’ulcères ou de gangrène qui signent l’obstruction artérielle. Ses facteurs de risque sont ceux de l’athérosclérose, mais l’augmentation de l’incidence du diabète et le vieillissement de la population font penser que sa fréquence ne fera que croître. Classiquement, auparavant, un quart  des malades étaient amputés d’emblée, et, au bout d’un an, 25 % étaient décédés, 25 % avaient des séquelles et seuls 25 % étaient vivants et asymptomatiques.
Pour brosser un tableau actualisé du pronostic, les auteurs anglais ont repris toutes les publications parues dans leur idiome entre 1991 et 2011, à la condition qu’elles aient été prospectives, aient concerné  au moins 100 sujets, avec plus d’un an de recul, quel qu’ait été le traitement appliqué, mais en tenant compte des données démographiques et des pathologies associées (rein, cœur, poumon, diabète). Le critère principal de jugement a été la mortalité (à 1 et 6 mois, 1, 2, 3 et 5 ans).
Sur les 680 publications initialement consultées, seules 50 correspondaient aux critères méthodologiques choisis, et concernaient 28 517 sujets (65 % hommes) âgés de 67 à 85  ans.
Les méthodes thérapeutiques étaient très variées :  tantôt des pontages, tantôt des revascularisations endo-vasculaires, mais aussi des amputations plus ou moins hautes, un traitement purement médical, voire pas de traitement. 

Si 31 des articles avaient suivi la totalité de leurs patients, les perdus de vue apparaissaient dans les 19 autres, au taux moyen de 3% à 3 ans.
En méta-analyse multivariée, la probabilité de décès  à un mois, 1 an, 2 ans et  5 ans est de 3,7, 17,5, 28,4 et 46,7 %. En méta-analyse multivariée, la probabilité de décès à 2 ans apparaît beaucoup plus faible (21,8 %), mais l’intervalle de confiance n’est plus respecté.
Quant aux facteurs de risque, si le fait d’être un homme semble avoir un effet protecteur sur la survie à 30 j et 3 ans, il apparaît aussi qu’un âge élevé, une coronaropathie, ou une ulcération de la jambe sont des éléments de mauvais aloi à 3 ans.
Au total, si des progrès sont notables pour la mortalité à court terme par rapport aux séries historiques, les taux de décès à long terme restent élevés.


Dr Jean-Fred Warlin

Rollins KE et coll. : Meta-analysis of contemporary short- and long-term mortality rates in patients diagnosed with critical leg ischaemia. Brit J Surg., 2013; 100: 1002-1008.

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