Traitement de l’anémie dans les hémopathies malignes des sujets âgés |
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Hématologie. Volume 12, 33-7, Août 2006, Revue |
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Auteur(s) : Pascal Chaibi , Service de médecine interne-gériatrie du Pr Piette, hôpital Charles-Foix, 94200 Ivry-sur-Seine, France, Service hématologie du Pr Dombret, hôpital Saint-Louis, 1 av. Claude-Vellefaux, 75475 Paris Cedex 10, France. |
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ARTICLE Auteur(s) : Pascal Chaibi1,2 1Service de médecine interne-gériatrie du Pr Piette, hôpital Charles-Foix, 94200 Ivry-sur-Seine, France 2Service hématologie du Pr Dombret, hôpital Saint-Louis, 1 av. Claude-Vellefaux, 75475 Paris Cedex 10, France
L’anémie est fréquente chez les patients âgés. Sa prévalence est de
10 à 11 % dans la population non institutionnalisée de plus de
65 ans, et elle augmente avec l’âge puisqu’elle peut atteindre
20 à 25 % chez les plus de 85 ans [1, 2]. Cependant, il
n’existe pas d’argument formel pour penser que cette forte
prévalence de l’anémie chez les sujets âgés soit liée au
vieillissement physiologique de l’hématopoïèse.L’existence d’une
anémie chez un patient jeune, atteint d’hémopathie maligne, est en
général liée à l’hémopathie, même si parfois se surajoutent
d’autres causes d’anémie. Chez les patients âgés atteints
d’hémopathies malignes et anémiques, une enquête étiologique
rigoureuse est nécessaire, surtout dans les hémopathies les moins
rapidement évolutives (leucémie lymphoïde chronique, myélome,
lymphome non hodgkinien de bas grade…). Cette enquête étiologique
permet d’adapter au mieux l’attitude thérapeutique, d’une part en
évitant de poser des indications de chimiothérapie par excès pour
des hémopathies malignes chez des sujets âgés ayant une anémie
d’autre cause, et d’autre part en permettant souvent la mise en
route d’un traitement adapté et efficace de l’anémie pour elle-même
[2].
Quelles étiologies de l’anémie rechercher chez le sujet âgé ?
Les carences en fer, en folates et en vitamine B12 sont
responsables de plus du tiers des anémies des sujets âgés [1]. Leur
diagnostic est aisé, reposant sur des dosages sanguins, et leur
traitement bien codifié. Du fait de leur grande fréquence dans
cette classe d’âge, il semble utile de les rechercher
systématiquement chez un patient âgé anémique atteint d’hémopathie
maligne. Le vieillissement rénal s’accompagne d’une réduction
néphronique physiologique avec diminution du débit de filtration
glomérulaire (DFG) de l’ordre de
1 mL/mn/1,73 m2/an à partir de 55-60 ans.
L’insuffisance rénale chronique est par ailleurs un problème
fréquent chez les patients âgés, particulièrement s’ils sont
polypathologiques. La prévalence de l’insuffisance rénale
chronique, de modérée (DFG entre 59 et 30 mL/mn) à terminale
(DFG < 15 mL/mn) est estimée à 7 % chez les sujets de
60 à 69 ans et atteint 25 % chez les plus de 70 ans
[3]. Dans cette dernière classe d’âge, elle atteint 30 % en
cas d’hypertension artérielle, et 35 % en cas de diabète.
L’insuffisance rénale chronique peut donc être souvent mise en
cause comme facteur étiologique d’anémie chez les patients âgés
[4]. La difficulté est d’apprécier la fonction rénale chez les
sujets âgés : le chiffre de créatininémie n’est pas un bon
reflet du DFG, puisqu’il dépend à la fois de la fonction rénale et
de la masse musculaire. Au cours du vieillissement, il existe une
fonte physiologique de la masse musculaire aboutissant à la
sarcopénie caractéristique des sujets âgés. Un chiffre normal de
créatininémie ne permet alors pas d’éliminer une dégradation
fonctionnelle rénale déjà importante.
Pendant longtemps, les gériatres et les néphrologues ont utilisé
la formule de Gault-Cockcroft [5], prenant en compte l’âge et le
poids, pour évaluer la fonction rénale chez les sujets âgés. Mais
cette formule a tendance à sous-estimer considérablement le DFG.
Actuellement, le DFG des sujets âgés est calculé en utilisant des
formules de type MDRD [6], prenant en compte l’âge uniquement, qui
en donnent une approximation plus fiable. Le dosage de
l’érythropoïétine endogène peut être utile pour savoir si, chez un
patient âgé atteint d’hémopathie maligne, une insuffisance rénale
chronique modérée participe à cette anémie [4]. Il reste trente
pour cent des anémies des sujets âgés qui sont dites de cause
inconnue [1], c’est-à-dire non retrouvée lors d’un bilan
étiologique n’incluant pas un myélogramme. Il est très probable
qu’une bonne part de ces anémies de cause inconnue soient liées à
une myélodysplasie. En effet, la prévalence des myélodysplasies est
élevée chez les sujets âgés (> 1/500 chez les sujets de plus de
60 ans, atteignant 2 % chez les plus de 80 ans) [7].
L’association myélodysplasie + hémopathie maligne lymphoïde n’est
pas exceptionnelle chez les patients âgés. Le diagnostic de
myélodysplasie permet alors d’adapter la prise en charge de
l’anémie (traitement par érythropoïétine ou association
Epo–G-CSF).
Implications cliniques de l’anémie chez le sujet âgé
Au-delà des symptômes classiques rencontrés chez le sujet jeune,
l’anémie peut se traduire chez le sujet âgé par des manifestations
cliniques plus sévères. Ceci est lié bien évidemment à la plus
grande fréquence des polypathologies dans cette classe d’âge, mais
aussi au vieillissement des organes avec diminution de leur réserve
fonctionnelle et donc diminution de leur capacité d’adaptation à
l’anémie, ce qui peut conduire à un tableau de défaillance d’organe
sans pathologie sous-jacente.
Asthénie et dépendance fonctionnelle
La fatigue est une manifestation fréquente chez les patients
atteints de pathologies malignes ; elle est liée à la fois à
une composante de détresse psychologique et à une diminution
d’énergie physique, dont l’anémie est la cause la plus fréquente.
Elle peut entraîner une diminution de l’autonomie physique qui,
chez le patient âgé, a des conséquences majeures : dépendance
fonctionnelle avec nécessité d’aide au domicile, diminution
d’activité physique aggravant la sarcopénie… Chez les sujets âgés,
le retentissement fonctionnel majeur de l’anémie a été objectivé
dans de nombreuses études montrant qu’elle est associée à une
diminution de la force musculaire, de l’autonomie physique et à un
risque accru de chutes [2, 8, 9].
Anémie et complications cardiovasculaires
L’anémie chronique est un facteur favorisant l’apparition d’une
hypertrophie ventriculaire gauche secondaire à l’augmentation de
l’éjection cardiaque. Chez le sujet âgé, l’anémie est un facteur de
risque majeur de survenue d’insuffisance cardiaque congestive et de
manifestations ischémiques myocardiques [2]. La mortalité par
coronaropathie [10] chez les plus de 65 ans augmente
significativement si l’hématocrite est inférieur à 33 % sans
correction. La prise en charge thérapeutique de l’anémie est donc
essentielle pour préserver la fonction myocardique, surtout en cas
d’utilisation de drogues de chimiothérapie cardiotoxiques.
Anémie et troubles cognitifs
L’existence d’une corrélation entre anémie chronique et risque de
maladie d’Alzheimer a été mise en évidence d’abord par une
publication de Beard et al. [11], puis confirmée dans des travaux
ultérieurs. Chez le sujet âgé atteint de cancer, l’anémie est
associée à des complications cognitives et thymiques à type de
difficultés de concentrations, de diminution des performances
cognitives et de dépression [12].
Anémie et complications iatrogènes
Des médicaments classiques de chimiothérapie comme les
anthracyclines, les alcaloïdes de la pervenche se lient aux
érythrocytes [13]. L’anémie peut augmenter le risque d’effets
secondaires médicamenteux par diminution de la fraction
médicamenteuse liée et augmentation de leur fraction libre, et
aussi par l’hypoxie tissulaire qu’elle entraîne et qui augmente la
susceptibilité des tissus à ces complications. Plusieurs études
[13, 14] ont montré que le risque de complications des
chimiothérapies, et spécialement le risque de toxicité
hématologique, augmentait en cas d’anémie. Chez les patients
jeunes, les effets de l’anémie sur la pharmacocinétique des drogues
peuvent être en partie corrigés par le tissu musculaire. Ce
mécanisme de compensation est souvent absent chez les sujets âgés,
du fait de la sarcopénie associée au vieillissement.
Anémie et survie
Dans la population âgée, l’anémie est associée à une diminution
significative de la survie à 5 et 8 ans [2]. Il est probable
que cette diminution de la survie soit en partie liée aux
affections qui sont à l’origine de l’anémie. Cependant, il existe
des arguments pour penser que l’anémie par elle-même joue un rôle
négatif sur la survie, comme par exemple la surmortalité par
événements cardiovasculaires chez les patients âgés anémiques.
Conséquences de l’anémie des sujets âgés en oncohématologie
Plusieurs études ont montré que la prise en charge de l’anémie
associée aux cancers et à la chimiothérapie a, chez le sujet âgé,
un impact bénéfique important sur l’autonomie fonctionnelle et les
performances cognitives [15, 16]. En hématologie, l’anémie est un
facteur de mauvais pronostic dans la plupart des hémopathies
malignes mais peu d’études se sont intéressées spécifiquement aux
bénéfices cliniques du traitement de l’anémie chez le sujet âgé
atteint d’hémopathies malignes. On peut cependant citer deux études
italiennes concernant des patients âgés de plus de 65 ans
traités pour lymphome non hodgkinien de haut grade de malignité. La
première [17] qui évaluait la qualité de vie de ces patients
montrait que les patients anémiques présentaient plus fréquemment
des symptômes physiques à type de dyspnée, de fatigue, de perte
d’autonomie et d’anorexie, ainsi que des troubles cognitifs et des
symptômes anxiodépressifs. La seconde [18] concluait à la valeur
prédictive négative sur la survie à 5 ans de l’anémie
post-chimiothérapique, et ceci indépendamment du stade initial de
la maladie et de l’obtention d’une réponse complète ou partielle,
posant ainsi le problème de l’intérêt de la correction de l’anémie
chez ces patients en termes de gain de survie.
Traitement de l’anémie des hémopathies malignes des sujets âgés
La prise en charge de l’anémie des hémopathies malignes représente,
chez les sujets âgés, une part capitale du traitement de ces
patients. Pour certaines hémopathies malignes (myélodysplasies,
leucémies aiguës myéloblastiques), elle constitue même souvent
l’essentiel du traitement.
La prise en charge de l’anémie des patients âgés atteints de
cancers et d’hémopathies malignes a fait l’objet de recommandations
émanant de plusieurs sociétés savantes internationales : SIOG
(Société Internationale d’Oncologie Gériatrique), ASCO (American
Society of Clinical Oncology) NCCN (National Cancer Network).
Toutes ces recommandations s’accordent sur l’objectif thépeutique
optimal : ramener et maintenir le taux d’hémoglobine à un
chiffre supérieur à 12 g/dL chez ces patients [2]. Aussi,
l’attitude thérapeutique souvent préconisée consistant à surveiller
l’anémie et à n’intervenir que lorsqu’elle devient symptomatique
n’est pas licite et même délétère chez les sujets âgés.
Transfusions de culots globulaires
La transfusion de culots globulaires est depuis longtemps un
élément essentiel du plan de prise en charge de l’anémie des sujets
âgés atteints d’hémopathies malignes. Elle permet en effet une
correction efficace et rapide de l’anémie symptomatique mal
tolérée. La réalisation des transfusions chez les patients âgés
obéit aux mêmes règles que chez les sujets plus jeunes.
Lorsque la transfusion est réalisée de manière prophylactique
(c’est-à-dire visant à corriger une anémie non encore
symptomatique), se pose la question du seuil transfusionnel.
Celui-ci devrait être de 12 g/dL si on veut rester en
conformité avec les recommandations citées ci-dessus ; cela
n’est que rarement le cas en pratique clinique. Le seuil
transfusionnel communément admis dans la population générale risque
d’être trop bas chez de nombreux patients âgés. On ne peut donc que
conseiller d’adapter le seuil transfusionnel à chaque patient, en
tenant compte de son degré de polypathologie, de la présence de
signes cardiovasculaires, et des épisodes antérieurs de
décompensations d’organes dues à l’anémie.
La transfusion de culots globulaires sera le plus souvent
réalisée en structure hospitalière. Pour les patients âgés, ces
transferts du domicile à l’hôpital et retours peuvent être
délétères et participer à une perte d’autonomie ou aggraver des
troubles cognitifs par perte des repères habituels. Chez ces
patients, on privilégiera donc une prise en charge à proximité du
domicile, en hôpital de jour, voire si cela est possible la
transfusion au domicile.
Réponse à l’érythropoïétine recombinante humaine (Epo)
Peu d’études se sont intéressées spécifiquement à l’étude de la
réponse à l’Epo de l’anémie des hémopathies malignes chez les
sujets âgés. Cependant, l’âge n’est pas apparu comme un facteur
prédictif de moins bonne réponse à l’Epo dans les études ayant
conclu à son efficacité dans l’anémie des chimiothérapies
anticancéreuses, du myélome multiple, des lymphomes non
hodgkiniens, alors même que l’âge médian des patients inclus était
compris entre 60 et 70 ans [2, 19]. Dans le cas des
myélodysplasies, il est même possible que l’âge élevé soit un
facteur de fort taux de réponse à l’Epo [20].
En l’attente d’études spécifiques chez les patients âgés, il est
donc raisonnable de conclure que la réponse à des doses
pharmacologiques d’Epo est conservée, au moins jusqu’à 80 ans,
et que les indications de ce traitement dans la prise en charge des
anémies des hémopathies malignes peuvent être étendues aux plus
âgés.
L’objectif thérapeutique optimal (maintenir l’hémoglobine
au-delà du seuil de 12 g/dL) plaide en faveur d’une initiation
précoce du traitement par Epo chez ces patients, d’autant que le
fait d’introduire l’Epo chez des patients anémiques déjà transfusés
semble être un facteur de moins bonne réponse érythrocytaire.
De futures études sur l’efficacité de l’Epo dans l’anémie des
hémopathies malignes des sujets âgés devraient s’intéresser, outre
au taux de réponse érythrocytaire, à des paramètres comme
l’évolution sous Epo de l’état cognitif ou cardiovasculaire. En
effet, on peut s’attendre à un effet positif de ce traitement,
d’une part du fait même de la correction de l’anémie, mais
peut-être aussi d’autre part grâce à un effet protecteur propre de
l’Epo sur le cerveau et le cœur, comme cela a été montré dans
certains modèles animaux [21, 22].
Traitement de l’hémopathie maligne
Le traitement spécifique de l’hémopathie maligne responsable de
l’anémie est, bien évidemment, le moyen le plus adapté pour la
corriger durablement. Chez les patients âgés, le traitement des
hémopathies malignes se heurte cependant à plusieurs difficultés.
D’une part, la maladie hématologique peut avoir, chez le sujet âgé,
un plus mauvais pronostic. C’est le cas des leucémies aiguës
myéloblastiques où les patients âgés ont des formes ayant des
facteurs de plus mauvais pronostic (plus grande fréquence des
formes secondaires à une myélodysplasie, formes à cytogénétique
défavorable plus fréquentes…). D’autre part, la tolérance des
patients âgés à la chimiothérapie est moins bonne que celle des
sujets jeunes. Pour de nombreuses hémopathies malignes, le choix du
traitement chez le patient âgé oscille entre chimiothérapie
d’intensité équivalente à celle délivrée chez le sujet jeune avec
son risque de surmortalité toxique ou réduction de l’intensité des
chimiothérapies et le risque d’obtention moins fréquente d’une
réponse de qualité. Sans compter les cas, chez les sujets
polypathologiques mettant déjà en jeu le pronostic vital, de
l’indication d’un traitement palliatif.
Enfin, le traitement optimal de l’hémopathie maligne, qui peut
nécessiter chez les sujets jeunes le recours à des intensifications
thérapeutiques à type d’allogreffes (leucémies aiguës de mauvais
pronostic) ou d’autogreffes (myélome) de cellules souches
hématopoïétiques, est difficilement applicable à l’immense majorité
des sujets âgés, du fait de leur toxicité majeure. Pour toutes ces
raisons, l’obtention de rémissions complètes durables est donc plus
rare chez les patients âgés.
Mais, au cours des dix dernières années se sont développées des
traitements non chimiothérapiques des hémopathies malignes et les
patients âgés sont probablement ceux pour qui ces nouveaux
traitements seront les plus utiles. Ainsi, dans les lymphomes non
hodgkiniens de haut grade de malignité, alors que le traitement de
référence chez les patients âgés restait depuis le début des
années 1980 la polychimiothérapie de type CHOP, l’association
d’une immunothérapie passive antitumorale par anticorps monoclonal
anti-CD20 au CHOP a-t-elle montré une efficacité supérieure en
termes de réponse et de survie.
De même, dans le myélome, le traitement de référence chez les
patients les plus âgés était, depuis le milieu des
années 1970, l’association melphalan + prednisone. Plusieurs
études récentes tendent à démontrer la supériorité de l’association
thalidomide + MP par rapport à ce traitement de référence. On peut
donc espérer que le développement de ces nouvelles modalités
thérapeutiques modifiera la prise en charge spécifique des
hémopathies malignes des sujets âgés, et leur pronostic.
Mais de toute façon, ces nouvelles modalités thérapeutiques
seront d’autant plus efficaces que la prise en charge de l’anémie
des sujets âgés atteints d’hémopathies malignes sera précoce et
adaptée.
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Monday, September 2, 2013
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