Plan Cancer III, 

s'adapter à la progression des nouvelles thérapies orales

• JIM
• 2 sept 2013

Paris le 2 lundi septembre 2013-

Le 4 décembre dernier, le Président de la République annonçait le lancement d'un futur plan Cancer 2014-2018, et souhaitait l'établissement d'un rapport d'orientation. C'est chose faite puisque vendredi le Pr Jean-Paul Vernant a remis aux ministres de la Santé, Marisol Touraine, et de la Recherche, Geneviève Fioraso, ses recommandations pour le 3éme Plan cancer.

 Elles concernent tous les professionnels de santé et tout particulièrement les pharmaciens d'officine qui seront de plus en plus impliqués dans le suivi des traitements prescrits en ambulatoire.

Son rapport formule 3 objectifs stratégiques :

- La réduction effective des inégalités de santé, qui peut se mesurer concrètement par des indicateurs existants et doit constituer une des lignes directrices du plan ;
- Les adaptations nécessaires du système de santé et de son financement liées aux modifications prévisibles de la prise en charge des cancers qui imposent une évolution des pratiques, des métiers et des équipements. La participation des médecins traitants dans le parcours de soins sera essentielle dans ce processus d'adaptation ;
- La simplification de l'organisation existante, pour en renforcer l'efficacité et la cohérence et permettre les interactions entre la recherche, la prévention et les soins.

Ses propositions d'objectifs et de recommandations sont organisées selon 5 axes thématiques : prévention et dépistage, recherche, métiers-formation et pratiques de la cancérologie, parcours de soins, vie pendant et après le cancer.

 Ces propositions sont complétées par 5 axes transversaux qui concernent:

 - l'implication du médecin traitant,

- l'évolution des modalités d'implication des malades, l'évolution de l'organisation, 

- le système d'information, 

- et les problèmes de financement et de tarification se posant aux patients et aux établissements de santé.

Plus d'un quart des patients seront bientôt traités par thérapie orale

Le rapport relève que l'utilisation des thérapies anticancéreuses orales au domicile est en constante augmentation et devrait atteindre en 2015 la proportion de 25 à 30 %. Leur principal inconvénient est lié à la gestion du traitement par le patient, avec le risque de non-observance et la difficulté de gestion des effets indésirables. Le Pr Vernant recommande en particulier de développer des supports facilitant l'information du patient et l'observance. 

Il considère que « l'élaboration d'un guide de bonnes pratiques pour les professionnels, d'un carnet de suivi pour le patient et de fiches d'information 'voies orales' pour le malade, le médecin traitant et le pharmacien devraient être pris en charge au niveau national en tenant compte des expériences régionales ou interrégionales déjà engagées ».

Le cancer reste la principale cause de mortalité en France avec 148 000 décès estimés en 2012 et 355 000 nouveaux cas par an, rappelle ce rapport intitulé « Recommandations pour le troisième plan cancer » (téléchargeable à partir du site de l'Institut national du cancer).

Auteurs

Dominique Monnier