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Tuesday, May 19, 2015

Cancer de la prostate du sujet âgé : 

est-il si anodin qu’on le pense ?

Sébastien Crouzet
Par le Dr Sébastien Crouzet (Hôpital Edouard Herriot - Lyon)
D’après la communication :
MP60-03: Prostate Cancer in the Elderly
Barry Stein
AUA 2015, Nouvelle-Orléans, 15-19 mai 2015
► Retrouvez l’abstract en ligne
 
Il est couramment admis que les patients âgés présentant un cancer de la prostate meurent le plus souvent avec leur cancer qu’à cause de leur cancer. Les recommandations de l’AUA précisent que le dépistage par PSA n’est plus indiqué pour les patients âgés de plus de 70 ans du fait de la mortalité compétitive des autres comorbidités.
 
Cette étude s’est intéressée à la mortalité spécifique du cancer de la prostate chez le patient âgé.
Pour cela, les auteurs ont repris les dossiers des patients porteurs de cancer de la prostate entre 2000 et 2009 au Stratton Veterans Affairs Medical Center.
Après exclusion des perdus de vue, 545 patients ont été inclus.
Les patients étaient groupés par 6 tranches d’âge par décennies en commençant à 40 ans. La majorité avait entre 60 et 69 ans. Il a été constaté une augmentation proportionnelle des groupes à risque de D’Amico avec l’âge.
 
Les patients les plus jeunes (40-49 ans) avaient le pourcentage le plus haut de cancer de faible risque bien que le nombre total de cancers soit faible dans ce groupe. A contrario, les patients du groupe 60-69 ans avaient le pourcentage de cancer de risque intermédiaire le plus haut et ceux du groupe 70-79 avaient le taux le plus haut de haut risque.
Parmi les patients de plus de 70 ans, 41,1% avaient un stade >T2b, 41,1% un score de Gleason entre 8 et 10 et 73,4% avaient un PSA >20ng/ml. Le pourcentage de décès liés au cancer de la prostate était de 12,5% entre 70 et 79 ans, de 34,5% entre 80 et 89 ans et de 50% après 90 ans.
 
Un cancer de la prostate chez le sujet âgé n’était pas du tout insignifiant dans cette étude avec 55,6% de haut risque après 70 ans. La mortalité du cancer de la prostate était aussi haute que celle des autres causes.
L’attitude qui consiste à considérer que les patients âgés ne meurent pas de leur cancer de la prostate pourrait retarder le diagnostic. Il paraît donc intéressant d’évaluer si cette hypothèse est effectivement responsable de la mortalité spécifique.

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