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Monday, March 2, 2015

La galeterone : une drogue orale « nouvelle venue » dans le traitement du cancer de la prostate

Par le Dr Jean-Nicolas Cornu (Hôpital Tenon - Paris)
D’après la communication :
A review of clinical stage 1 testicular cancer mortality in a high-volume center.
Sophia C. Kamran et al.
ASCO GU 2015, Orlando, 26-28 février 2015


La galeterone (ou TOK-001 ou VN/124-1) est une molécule en phase expérimentale pour le traitement du cancer de la prostate, impliquée dans la voie de signalisation des androgènes – récepteur des androgènes.

Le mode d’action de cette molécule est triple : elle est à la fois un inhibiteur sélectif de CYP17-lyase, un antagoniste compétitif de la liaison des androgènes au récepteur des androgènes et résulte en une régulation négative du récepteur aux androgènes. La combinaison de ces différentes propriétés (combinant d’une certaine manière les actions de l’abiratérone et de l’enzalutamide) en fait une molécule d’un grand intérêt potentiel. Des études de phase I/II prometteuse ont déjà été publiées [1, 2].

Dans des travaux présentés au 50ème congrès de l’ASCO, Yu et al. [2] ont rapporté les résultats d’une étude de phase II (ARMOR2) étudiant les résultats d’un traitement du cancer de la prostate résistant à la castration (CPRC) par galeterone par voir orale de 2550 mg par jour pendant douze semaines. Quatre populations ont été étudiées : des patients non métastatiques naïfs de traitement systémique (7 patients), des patients métastatiques naïfs de traitement systémique (24 patients) , onze patients résistants à l’abiratérone, et deux résistants à l’enzalutamide.

Les résultats de l’analyse intermédiaire de cette étude étaient très prometteurs. Tous les groupes ont répondu au traitement, avec une baisse du PSA à la clé. Dans le groupe des 24 patients métastatiques, une baisse du PSA de plus de 30% a été constatée chez 92% des patients, et une baisse de plus de 50% chez 83% des patients (tableau). Ces résultats préliminaires devaient être consolidés par le recueil es données finales de l’étude, toujours en cours. Du point de vue de la tolérance, les résultats étaient aussi favorables, avec une prédominance d’effets gastro-intestinaux et de fatigue. Cependant 94% des effets secondaires constatés étaient de grade 1 ou 2.

Ces résultats ouvrent la voie à une nouvelle approche thérapeutique, et devraient soutenir une recherche plus active et un développement rapide des études de phase clinique supérieure utilisant la galeterone.

Tableau 1. Résultats par groupes de traitement
Groupe de traitementNBaisse de PSA >30% n (%)Baisse de PSA > 50% n (%)
Naïfs de traitement, non-métastatiques6*5 (83)4 (67)
Naïfs  traitement, métastatiques24*22 (92)20 (83)
Abiratérone résistants5**2 (40)0 (0)
Enzalutamide résistants2NANA
*N= nombre de patients ayant eu 12 semaines de traitement, ont eu une baisse de PSA >50% ou ont stoppé le traitement.
**N= nombre de patients ayant eu 12 semaines de traitement.


[1] Yu Z, Cai C, Gao S, Simon NI, Shen H, Balk SP. Galeterone Prevents Androgen Receptor Binding to Chromatin and Enhances Degradation of Mutant Androgen Receptor. Clin Cancer Res. 2014 May 29.
[2] Schweizer MT, Antonarakis ES. Abiraterone and other novel androgen-directed strategies for the treatment of prostate cancer: a new era of hormonal therapies is born. Ther Adv Urol. 2012 Aug;4(4):167-78.
[3] Galeterone in men with CRPC: Results in four distinct patient populations from the ARMOR2 study. J Clin Oncol 32:5s, 2014
Date de publication : 28-02-2015

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