Une décision qui arrive trop tard pour Ginette Leblanc
Décédée en 2013, elle avait réclamé en vain l’aide médicale à mourir
PHOTO ARCHIVESGinette Leblanc est décédée en 2013 de la maladie de Lou Gehrig après avoir mené un combat juridique pour recevoir l’aide médicale à mourir.
TROIS-RIVIÈRES | Le conjoint de Ginette Leblanc, morte après avoir réclamé en vain de l’aide médicale pour mourir, se réjouit de la décision de la Cour suprême rendue hier de permettre aux personnes souffrantes de demander que l’on mette fin à leurs souffrances.
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Claude Deschesnes est cependant triste que cette décision ne soit pas arrivée avant.
«C’est trop peu, trop tard pour Ginette», a-t-il dit. Néanmoins, il ne cache pas que cette décision ouvre la voie pour ceux et celles qui continuent le combat pour le suicide assisté.
«Je vis beaucoup d’émotions en ce moment. Le 2 février, ça a fait deux ans que Ginette est décédée. Je ne souhaite à personne de vivre ce qu’elle a vécu pendant ses 30 derniers jours», mentionne Claude Deschesnes.
Deux ans de lutte
Ginette Leblanc a lutté pour avoir le droit au suicide assisté. Elle souffrait de la sclérose latérale amyotrophique, mieux connue sous le nom de la maladie de Lou Gehrig. Elle est décédée en 2013, après deux ans de combat juridique pour obtenir le droit à l’aide médicale à mourir.
Sa cause était également entendue devant la Cour suprême, mais elle s’est éteinte avant que le plus haut tribunal du pays puisse statuer sur sa demande.
Selon Claude Deschesnes, sa femme n’avait pas à souffrir comme cela a été le cas. «Elle répondait à tous les critères établis aujourd’hui par la Cour suprême.»
Suicide
M. Deschesnes se rappelle que Ginette Leblanc a souvent pensé au suicide, une fois clouée à son fauteuil roulant. «Elle avait promis à sa fille de ne pas le faire. Elle a été bonne et forte jusqu’à la fin.»
Ginette Leblanc ne pouvait pas prendre l’avion vers un pays où le suicide assisté est autorisé pour finir ses jours.
«Elle devait tout faire toute seule, mais elle n’était pas capable. Sinon, moi, j’aurais été accusé pour l’avoir aidée.»
Mourir en paix
Il soutient que Ginette Leblanc aurait été très heureuse de la décision de la Cour suprême. Il affirme avoir visionné une vidéo d’aide médicale à mourir.
«C’est très beau. La personne peut parler à ses proches, et puis elle s’endort. Quoi de plus beau que de dire: aujourd’hui, je m’en vais.»
Un suivi strict devra tout de même être effectué pour éviter les erreurs, mais, selon lui, cela reste ultimement un pas dans la bonne direction.
«Mais Ginette, je ne peux pas l’oublier. Le seul regret que j’ai, c’est de ne pas l’avoir rencontrée plus tôt.»
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