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Thursday, December 4, 2014

No stress pour contrer l’AVC !

Quelques études prospectives récentes ont mis en évidence une association entre exposition au stress psychosocial et risque d'accident vasculaire cérébral (AVC). Les mécanismes évoqués
sont l'action du stress sur le système nerveux sympathique altérant le contrôle autonome cardiaque ainsi que les effets des facteurs associés au stress tels que le tabagisme, l'alcoolisme et l'inactivité physique. Pour autant, tous ces travaux ne comportent qu’une courte durée de suivi. Quid d'une exposition chronique au stress ? Quid de la résistance au stress ?

Une équipe suédoise a tenté de répondre à ces questions en examinant l'association de la résistance au stress durant l'adolescence avec le risque de survenue d'un AVC à un âge moyen.
Au total 237 879 hommes nés entre 1952 et 1956, issus du registre militaire suédois, ont été inclus et suivis de 1987 à 2010. Les hommes avaient eu un examen psychologique, dont les résultats avaient été colligés dans le registre, et qui évaluait leur capacité à faire face au stress en temps de guerre et à contrôler leur anxiété. La survenue d'un AVC durant la période de suivi a été identifiée grâce au registre national suédois ad hoc.
Durant la période de suivi, 3 411 hommes (1,4 %) ont été victimes d'un AVC. Le taux d'AVC incident est de 64 pour 100 000 personnes-années (PA) à comparer à 101 pour 100 000 PA dans la population générale. Par rapport aux hommes ayant une haute résistance au stress, ceux ayant une faible résistance avaient tendance à avoir de moindres capacités physiques, un score de fonction cognitive plus faible, une pression artérielle plus haute, un surpoids, une pathologie cardiovasculaire, et des parents avec un bas index socio-économique. Les hommes ayant une plus faible résistance au stress avaient un sur risque d'AVC par rapport à ceux ayant une plus forte résistance (Hazard Ratio [HR]= 1,16, intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 1,04 à 1,29) après ajustement pour le contexte socio-économique de leur enfance, les caractéristiques à l'adolescence (fonction cognitive, pression artérielle, antécédents de maladies cardiovasculaires), l'exercice physique et l'indice de masse corporelle à l'adolescence.
Ce travail met en évidence un plus haut risque d'AVC à un âge relativement jeune, entre 31 et 58 ans chez les hommes avec une faible résistance au stress dans l'adolescence.
Ces résultats sont compatibles avec ceux des récentes études suggérant un rôle du stress psychosocial dans la survenue d'un AVC.
Une des limites de ce travail est l'inclusion d'hommes exclusivement. Sa grande force est la longue durée de suivi.

Dr Juliette Lasoudris Laloux
Référence
Bergh C et coll. : Stress resilience in male adolescents and subsequent stroke risk: cohort study. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2014; 85: 1331-1336.

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